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Homélie :
A quelques jours de la fête de Thérèse de Jésus réformatrice du Carmel et maîtresse de vie spirituelle. Dans cette maison placée dans la mouvance de ses leçons, les textes que la liturgie de ce dimanche offrent à notre méditation nous parlent de la prière. Cette réalité si mystérieuse, si étonnante, si troublante même ! La Prière que Claire en faisant il y a 50 ans profession au Carmel St Joseph a voulu placer au centre de sa vie. Elle s’engageait à vivre à la manière du Carmel en entrant dans un style de vie, un état d’esprit qui, vécu au cœur du monde et de l’Eglise était une invitation à aller inlassablement à l’Essentiel. Cet engagement a été rien moins qu’un engagement à vivre à la manière du Christ Lui dont la vie et la prière ne faisaient qu’un, Lui qui priait sa vie et vivait sa prière. Claire, tu le sais bien cette prière est véritablement la relation fondamentale qui fonde toutes les activités de celui qui choisit de s’y adonner. Pour cela comme tant d’autres avant toi et après toi, il aura fallu que tu passes par bien des expériences, des étapes, des cols, des routes, des sentiers, quelques chemins de traverse et peut-être aussi des voies sans issue qui t’ont poussée à te retourner ; afin que la recommandation de ne jamais abandonner l’oraison que conseille Thérèse de Jésus s’incarne dans ta vie. Il y a quelques jours, nous entendions Paul dire à son disciple Timothée : « si nous le renions, il nous reniera, si nous sommes infidèles, lui restera fidèle ». Je ne doute pas que tu aies fait l’expérience de sa fidélité et de sa miséricorde en même temps que dans les différentes communautés où tu as vécu, tu n’aies expérimenté la fragilité et la pauvreté de nos propres fidélités. Mais en même temps, je suis persuadé que tu as découvert combien dans cette relation au Christ et à tes sœurs, tu avais été saisie par la Parole et que face à cette réalité, tout le reste était devenu extrêmement relatif. Bien avant Thérèse, Benoît, père des moines d’Occident disait déjà à ses moines qu’il fallait ne rien préférer au Christ.
Le célibat que tu as embrassé n’a d’autre sens et d’autre fonction que celui de creuser le désir en nous… de même que le jeûne ne fait que creuser notre appétit. Une bonne faim de huit jours, ça vous remet en appétit ! Tu t’es embarquée Claire dans une aventure folle où, à travers ombres et lumières, joies et douleurs, désolations et consolations, s’est tissée la trame de ta vie et de tes jours, en vivant les mêmes choses que le reste de l’humanité mais en référence constante à Jésus le Christ. Tu es entourée en ce jour de tes parents, de tes amis, de tes frères et sœurs et de la communauté du Carmel. Devant cette vie, nous pourrions n’être que muets et stupéfaits et pourtant c’est dans des sentiments de gratitude que nous sommes conduits à entrer… et qui nous habitent prioritairement. Car une fois encore, nous voyons que quand le Christ entre dans une vie, cela conduit à des bouleversements et des remises en cause majeures. Alors que les Oui qui ont ponctué ton parcours (les plus importants étant bien sûr ceux qui ont été prononcés dans le secret de la prière), que ton Oui d’aujourd’hui soit signe que l’Evangile, choisi comme pivot d’une vie, est pour ce monde un signal très fort : celui d’une espérance qui jamais ne déçoit. Amen. P. Michel Angella, 20 octobre 2013 |
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