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Profession perpétuelle
de Sr Ghada El-Khoury
à Mechref (Liban),
le 26 octobre 2008

Merci à vous tous, qui avez participé à notre joie, celle de la communion et du don. Que cette participation soit matérielle, ou qu’elle soit spirituelle - celle d’un mot qui traverse les distances pour dire une présence, ou celle d’un livre qui appelle... - elle a été pour moi une confirmation sur ce chemin de foi.

Je voudrais vous partager ci-dessous un texte que j’ai rédigé en arabe - traduit ensuite par soeur Mariam an Nour - à l’occasion d’une rencontre interreligieuse entre chrétiens, musulmans et druzes, dont le thème était : "Ensemble en vue de la conversion et de la réconciliation", un texte à travers lequel j’espère pouvoir vous communiquer ce qui m’accompagnait en ces moments de préparation à la profession.

Au commencement était le Verbe

Rien ne nous sépare du travail de la Parole en chacun de nous. Parole révélée ou incarnée, qu’elle soit Coran, livre de Sagesse, ou Christ, ou un acte d’écriture poétique en prière de présence, ou Parole qui cherche toujours une tunique qui parfumerait la gloire de sa Présence. Cette parole nous arrache à nos certitudes, à nos croyances pourries, à nos orgueilleuses garanties, pour nous disperser dans un monde pauvre, qui mendie le visage de l’autre, vérité qui annonce le Royaume.

L’œuvre de la Parole se montre à nous dans tout ce qui nous entoure de beau.
Qu’est-ce que je veux dire par beau ? S’il y a une beauté qui nous réveille à son dynamisme, elle ne peut être que dans la rencontre de regards qui disent notre conversion l’un à l’autre.

La beauté, c’est une conversion, conversion de l’homme à lui-même, à son Créateur, conversion à son frère, conversion à la nature. Conversion qui ne ressemble en rien à nos vertus. S’il y a conversion, elle n’est que dans l’abandon à cet appel d’amour qui nous arrache à l’emprise de la haine et de la jalousie, à l’emprise du désir de se venger, d’annuler l’autre, tout autre, conversion qui nous arrache aux ténèbres de la mort pour nous planter comme une offrande de vie sur l’autel du monde.

La Beauté de la Parole se dit conversion,
Elle se dit éveil et rencontre.

Aujourd’hui nous expérimentons quelque chose de cette beauté, la beauté de la communion dans l’Amour.

Enfin, je souhaite faire monter avec vous ma supplication au Dieu de la Parole, pour qu’Il nous pardonne nos moments de faiblesse et qu’Il trace devant nous son chemin, le chemin d’éternité, chemin que nous ferons ensemble pour la gloire de son Nom et pour la Vie.

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