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Matthieu 19,16-22 : « Maître bon, que ferai-je ? »

Cette fois notre interprétation du texte se fera en mettant l’accent sur deux différences avec le passage de Marc 10, qui relate la même rencontre :

1- En Mc 10,17 nous avons : « Maître bon, que ferai-je ? », alors que dans notre texte le jeune homme riche s’interroge autour de ce qu’il peut faire de « bon ». Grande différence ! En Marc, la question fait que la réponse de Jésus déplace le prédicat « bon » de sa personne vers le Père. En Matthieu, sa réponse conteste à toute morale, à tout faire humain, un caractère de « bonté » et le transpose sur Une personne.

2- En Marc 10,19 nous lisons : « Honore ton père et ta mère », alors que le même commandement, dans le texte Grec de Matthieu,ne comporte aucun pronom possessif : « honore la mère et le père ». Il ne s’agit pas d’honorer mes parents, mais tout ce qui m’engendre à la vie.

Interprétation : « Tu n’es pas l’origine du bien ». C’est pourquoi, quand Jésus demande au jeune homme de tout vendre, de le donner aux pauvres et de le suivre, il part triste ; parce que, même cet acte, Jésus ne le qualifie pas de « bon ». Ainsi, il pouvait vendre tous ses biens sans avoir la garantie d’acquérir un autre « bien » en retour. Pas de réponse à celui qui cherche à bien faire, à ajouter à ses richesses, à son avoir, un « bravo, tu as bien fait ». Même celui qui vendra tout ce qu’il possède, etc., ce n’est pas le bien qu’il fait, mais il fait ce qu’il désire, s’il le désire, et qui, au regard des autres, peut n’avoir aucune valeur, peut passer inaperçu.

Les lauriers d’or ne nous donnent pas le bonheur…

Sr Ghada, communauté de Paris, le 18 août 2014

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