© Soutine (1893-1943),
« L’homme bleu sur la route, la montée de Cagnes », 1923-24.
|
Jn 13, 21-33.36-38
: Etre glorifié
Il est étonnant que Jésus parle de gloire aux portes de sa mort en croix, entre l’annonce de la trahison de Judas et le reniement de Pierre. Quand tout semble se déliter, s’effondrer, aller à l’échec, où trouverons-nous la gloire ?
Le fils de l’Homme a été glorifié et Dieu a été glorifié par/en lui. » Cette gloire est déjà accomplie. La gloire de Dieu, jusque là invisible (Ex 33, 20-23), s’est manifestée à travers l’humanité du Fils (Jn 1, 14). Les apôtres en furent les témoins oculaires (2P1, 16).
« Dieu le glorifiera en lui-même ». Quelle est donc cette gloire déjà accomplie et pourtant encore à venir ? Quelle est la gloire que le Fils reçoit du Père ? La gloire c’est le poids de l’être, ce qui lui donne son poids, ce qui fait qu’il est lui, en lui-même. Le Christ reçoit du Père son identité de Fils (2P 1, 17). En vivant comme un fils, Jésus a manifesté le Père, tout en recevant de Lui son identité de Fils. Aux portes de la mort, Jésus peut parler de gloire accomplie et qui s’accomplira encore, car, face aux violences et menaces de mort, il ne s’est pas renié. Jusqu’au bout, il est resté lui-même : Fils de Dieu.
A la suite du Christ, nombre d’humains ont été glorifiés, en ne déviant pas de leur identité profonde en dépit des tentations, des menaces, le payant parfois au prix de leur vie. Nous sommes tous appelés à la même gloire !
Sr Valérie Depériers, Communauté de Paris, 15 avril 2014
|