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Marc 8, 34-9,1 : « Qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perdra sa vie pour moi et pour l’Evangile la sauvera ».
« Qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perdra sa vie pour moi et pour l’Evangile la sauvera ».
Entre gagner sa vie et la perdre se déploie la parabole du « peu »…
Irréaliste, qui est fasciné par le mirage d’un absolu chimérique qu’il lui faudrait atteindre ! Il ne peut posséder le tout, alors il s’exaspère, il écarte tous les possibles et désespère de n’avoir rien…
Réaliste, et donc investi de l’Esprit de l’Evangile, celui qui entrouvre la porte de sa demeure de pauvre !
Le « peu » de ma pauvre vie serait-il quelque chose pour moi, pour d’autres, pour tous ? Le « peu » qu’est ma vie, c’est mon « tout » : suis-je appelée à présenter le tout de ce que je possède ?
Me voici à la pesée du réel qui exige de moi une radicale conversion du regard, une entrée dans le réalisme spirituel : de rien, rien ne sort ; du « si j’avais plus ! », rien ne peut sortir ; du peu, tout peut advenir.
Si je consens à me tenir en ce croisement du « peu », « Sans appui et pourtant appuyée », suspendue entre mon origine et mon terme, je trouverai l’espace où s’accomplit ma vie …
Le don du « peu » est bien l’ultime espace, l’ultime mouvement dans lequel nous faisons l’expérience de cette transformation de notre relation au monde, aux autres, à nous-mêmes, à Dieu, à la lumière de l’Evangile.
« Peu : les délices de Dieu ; mais pas toujours les délices de l’homme » (P. Beauchamp).
Sr Frédérique Oltra, communauté de Fandriana, Madagascar, Vendredi 21 février 2014
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