© Sweng sj cameroun
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Matthieu 9, 14-15:
« Un temps viendra où l’Epoux leur sera enlevé »…
Tout porte à croire que nous sommes descendus en ce temps de l’absence… Nous portons le deuil de la présence lumineuse du Christ, de sa parole vivifiante sur les chemins de la Galilée des nations… Voici venu le temps du jeûne !
Nous jeûnons car rien ne viendra combler la faille de cette absence. Sans doute faudra-t-il, jusqu’au bout de notre temps, nous laisser alléger de tous ces vains détritus dont nous avons revêtu notre histoire. Pour qu’une place soit redonnée à la Parole de feu de cet Autre qui nous manque ; pour que nous retrouvions, enfouis en nous, le goût de l’autre, l’attente des autres.
Parole de notre Dieu : « Quel est donc le jeûne qui me plaît ? … Ne pas te dérober à ta propre chair » (Isaïe 58,1-9).
Voici venu le temps du jeûne ! C’est le temps où la Parole, Verbe de Dieu, prend chair en nous, en notre histoire, sur nos chemins d’humanité. C’est le temps où je consens, dans la patience, à ma propre vulnérabilité, à l’infini de mon désir : voici ma terre pauvre, assoiffée du Dieu vivant ! C’est le temps où je me lève, dans la passion de tout l’humain, de tout humain : voici l’autre-roi, le plus infime, l’exilé privé de racines, le prophète muselé, l’enfant défiguré, les humiliés de notre temps à couronner d’attentive tendresse.
« Alors, ta lumière jaillira comme l’aurore » (Isaïe 58,1-9).
Que je te sois, Christ, une incarnation de surcroît ! (Elisabeth de la Trinité)
Sr Frédérique Oltra, communauté de Fandriana, Madagascar, vendredi 7 mars 2014
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