©Sr Esther, csj, Beyrouth |
Jean 18,1-19,42:
Récit de la Passion
« Il y avait un jardin… C’est là qu’ils déposèrent Jésus »
Comme tout commence dans un jardin, celui de la Genèse, au pied de cet arbre symbole de la convoitise, tout s’achève dans un Jardin, proche du « lieu » de violence où se dresse la croix qui pouvait tout engloutir dans le non-sens et l’absurdité.
Mais le Verbe, réduit au silence, devenu muet sous le pouvoir meurtrier des humains, confie sa parole, sa passion à tous ceux qui osent lever les yeux et « contempler Celui qu’ils ont transpercé » ; et il dit, Celui-là :
A l’ombre du pommier
là avec moi tu fus fiancée,
là je te donnai la main
et tu fus restaurée
au lieu même où ta mère avait subi violence.
(Jean de la Croix, Cantico espiritual)
Oui ! Tout commence en ce jardin où Jésus, Adam véritable, se laisse déposer, confié aux mains de ses amis, hommes et femmes du silence, du soin, de l’attention, de l’espérance Et c’est ici que tout s’inverse : cet humain défiguré par la violence meurtrière, ce corps abandonné au silence de la mort devient l’épicentre de l’Alliance. Noce de l’humanité avec son Dieu qui l’a aimée jusqu’à l’extrême et s’est livré pour elle ! …
Voici que l'épouse a pénétré
dans le charmant jardin désiré
et à son parfum elle repose
le cou incliné
sur les doux bras de l'Aimé.
(Jean de la Croix, Cantico espiritual)
Sr Frédérique Oltra, communauté de Fandriana, Madagascar, vendredi 18 avril 2014
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