Jean 14,1-6 : « Nous ne savons pas où tu vas »

« Nous ne savons pas où tu vas », dit Thomas à Jésus ; « comment pourrions-nous savoir le chemin ? »

Justement, il s’agit de mettre ma vie sous le signe du départ, de me reconnaître dans la condition de « migrant ». Mes résistances ressemblent à celles de Thomas : je peine à me séparer de toutes les sécurités et certitudes sur lesquelles j’avais bâti ma vie.
Et, si l’élan, la dynamique, la promesse de ce départ me séduisent, cette migration proposée par Jésus, s’annonce comme une marche vers l’invisible : les yeux fixés sur l’horizon, je crois, j’espère cette « demeure » promise. Cependant, au départ, comme tout au long du chemin, je ne la possède pas !
N’est-ce pas folie que d’entreprendre un tel voyage ? Sans doute ! Mais, Jésus se donne comme « Ami »« véritable » et « vivant » sur la route : « Ne craignez pas que le Seigneur qui vous invite à boire à cette source, vous laisse mourir de soif. (…) C’est un si grand bien que d’expérimenter avec quelle amitié et quelle tendresse, il traite ceux qui vont par ce chemin… » (Thérèse d’Avila, Chemin de perfection, 39,5).

Sr Frédérique Oltra, communauté de Fandriana, Madagascar, vendredi 16 mai 2014