Jean 16,20-23 « La joie imprenable »

La métaphore de la femme qui enfante, pour dire le passage de l’angoisse douloureuse à la joie de la nouveauté, pourrait demeurer banale. Encore qu’appliquée aux disciples, en cette heure décisive de l’À-Dieu, elle doive nous surprendre et nous interroger…
Que nous dit Jésus, sinon que ce qui nous arrive vraiment comme une épiphanie lumineuse, dans l’obscurité de nos cheminements peineux ou la grise banalité de nos jours, c’est toujours la « joie imprenable » : elle vient à pas d’enfant, elle est l’enfance, elle nous enfante à la vérité, à la beauté, à la lumière…
Et Jésus oriente notre regard, comme celui de ses disciples, à l’heure de l’angoisse : « Que peut-il vous arriver d’autre que cette joie lumineuse » ?
Puisqu’elle est originaire – « Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait : Comme c’est bon ! » (Gn 1)
– cette joie traverse aussi notre histoire, elle nous espère, elle est le chiffre de notre accomplissement.
Et Jésus nous appelle à laver notre regard dans la contemplation d’un événement unique qui a pris Nom et Visage, en notre humanité : la venue de Dieu dans la chair, dans l’histoire… Jésus-Christ, notre joie imprenable !

Sr Frédérique Oltra, communauté de Fandriana, Madagascar, vendredi 30 mai 2014