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Matthieu 5,27-32 « Jette loin de toi… »
« Si ton œil entraîne ta chute, arrache-le…
Si ta main entraîne ta chute coupe-la et jette-la loin de toi… »
Ces versets énigmatiques et violents (peu commentés !) nous laissent d’autant plus perplexes, que Jésus affirme aussitôt : « Il est bon pour toi de perdre un de tes membres » pour que « ton corps entier » soit sauvé !
Pour que notre corps devienne ou redevienne ce lieu vivant de la relation juste avec nous-mêmes, les autres et Dieu, nous voici appelés à une séparation radicale : Jésus nous enjoint de jeter loin de nous le mal, là où il a pris racine en nous.
Et à la racine de ce qui me rend otage du mal, il y a cette image intacte de moi-même, mes fantasmes d’intégrité, un imaginaire qui me place sur le piédestal de la perfection d’où je chute et d’où je fais tomber les autres.
Oui ! Il s’agit de perdre : de consentir à entrer boiteux ou presqu’aveugle dans ces relations nouvelles qui signent l’éveil de Dieu au plus intime de notre chair blessée.
« Ainsi désormais, en qui il n’y a ni images, ni formes, ni attachement à aucune chose qui fasse sa demeure en lui, le Bien-Aimé demeure en cette âme le plus secrètement » (Jean de la Croix, Vive Flamme B, 4,14).
Un soleil brille au fond du puits !
Sr Frédérique Oltra, communauté de Fandriana, Madagascar, vendredi 13 juin 2014
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