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Luc 5,33-39
« Du neuf et de l’ancien »…
Deux paraboles s’’entrecroisent pour nous tracer le chemin d’un discernement plus subtil.
Faudrait-il tailler dans le vêtement neuf de l’Evangile pour dissimuler ce qui s’effiloche et se ternit de nos pratiques spirituelles désertées par la vie ? Ce raccommodage incertain et grossier ne produirait que tensions et déchirures…
La radicalité de l’Evangile exige des « ruptures instauratrices » : jeter loin de soi les habitudes qui sclérosent, les stagnations où nous piétinons dans la médiocrité, les compromis où s’effrite la véritable fidélité…
La seconde parabole enfonce le clou : « A vin nouveau » - à savoir la nouveauté de l’Evangile –, « outres neuves » - comprendre : il y a incompatibilité avec les interprétations anciennes de la loi, les outres vieillies, incapables de conserver le vin nouveau.
Cependant, la chute de cette seconde parabole fait éclater le sens et nous conduit plus loin : « Personne après avoir bu du vin vieux n’en veut du nouveau » (39) !
Si nous avons su recueillir le vin nouveau de l’Evangile, comment lui donner de vieillir en nous, de se bonifier et d’être goûté par tous comme le meilleur ?
Notre « cœur nouveau », tout empli de la nouveauté de l’Esprit, l’un et l’autre, dons gratuits de l’Evangile de la joie, saura-t-il demeurer dans la patience, la persévérance et la ténacité d’un amour qui se diffracte en nous et autour de nous, au temps de l’espérance, jusque dans l’éternité ?
Sr Frédérique Oltra, communauté duCaire, Egypte vendredi 5 septembre 2014
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