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Luc 6,39-42 "Compagnonnage des clairvoyants"
Il nous faudrait toujours revenir à cette grande parabole de la foi et du discernement en Jean 9 : « Jésus fit de la boue avec sa salive, enduisit avec cette boue les yeux de l’aveugle et lui dit : Va te laver à la piscine de Siloé, ce qui signifie « Envoyé ». L’aveugle s’en alla donc, il se lava et revint voyant clair » (Jean 9,6-7).
C’est ici que commence le combat contre l’aveuglement spirituel qui peut prendre des formes multiples en nous.
« Le disciple n’est pas au-dessus du maître » (Luc 6,40) : consentir à ce que Jésus s’approche de moi et me révèle le point aveugle de ma vie, y appliquant l’onguent de sa bienveillance et de sa douceur. Aller à tâtons, mais sur la foi de sa parole, jusqu’à cette eau qui apaise et clarifie l’œil de mon cœur. Il est le Maître de la vie, « la lumière dans mes ténèbres » !
Puisque je marche désormais dans un « devenir-voyant », et non pas dans la possession illusoire d’une claire vision, détentrice de la vérité, aurais-je encore la prétention de guider un autre aveugle ? Non ! Nous irions tous deux jusqu’à la source de l’expérience vive du don de la lumière nouvelle…
« C’est pour un discernement que je suis venu en ce monde », nous dit Jésus (Jean 9,39) : il nous donne, en effet, de voir et d’ôter la poutre qui obstrue notre regard. Alors, nous pourrons désigner, de bas en haut, avec la délicatesse et la bienveillance qui viennent de lui, la paille ténue qui voile le regard du frère…
Si nous vivions ce compagnonnage des clairvoyants !
Sr Frédérique Oltra, communauté duCaire, Egypte vendredi 12 septembre 2014
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