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Luc 9,18-22 «Identité singulière – Identité communautaire»
Le questionnement de Jésus, à ce tournant décisif de sa mission, se déploie en trois interrogations successives.
Dans la solitude de la prière, c’est-à-dire de sa relation avec le Père, surgit pour Jésus la révélation de son identité au milieu des humains : « Qui suis-je, au dire des foules » (18) ? Non que le Christ cherche une confirmation de son identité dans le regard des autres. Cependant, même dans la conscience aigüe de sa singularité, il n’entretient pas l’illusion d’être « sans-les-autres » : il est « pour-les-autres » !
Pourtant, la réponse « convenue » qui l’identifie dans une tradition repérable – « Jean le Baptiste, Elie, un des anciens prophètes » (19) - ne suffit pas.
Il faut que cette question atteigne au cœur chacun d’entre nous : « Pour toi, aujourd’hui, qui suis-je » ? Il faut qu’un véritable dialogue, une expérience dans la relation, se fasse comme le berceau, l’espace de ma singulière réponse. Et c’est pour cela que Pierre prend la parole en première personne (20). Aussi longtemps que je n’entre pas en responsabilité, dans un engagement décisif qui me compromet au milieu des humains, ma vie demeure sans chemin…
Et pourtant, cette prise de parole singulière et risquée ne suffit pas encore : « Mais pour vous, qui suis-je ? » (20). L’identité singulière se nourrit et s’accomplit dans un espace communautaire, dans un élan qui emporte les uns et les autres, dans une même dynamique qui, ensemble, nous traverse et nous soulève.
C’est une Parole vivante et personnelle qui interpelle chacun et nous réunit tous, dans la diversité heureuse et partagée de nos chemins d’humanité.
Sr Frédérique Oltra, communauté duCaire, Egypte vendredi 26 septembre 2014
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