Jean 15, 18-21: L’aveuglement du monde

L’évangile de ce jour sonne un peu “Carême” et approche de la Passion du Christ par ses annonces des persécutions, comme un fauteur de trouble. Pourquoi nous gâche t-il cette joie légère de Pâques ? Et bien justement, pour nous rappeler, à juste titre, qu’après la Passion et la Résurrection, notre joie ne peut pas être légère mais reste lourde de la traversée de la mort et des Enfers. « À l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père »...
Le Chrétien, configuré par son baptême dans l’eau de la mort et de la vie nouvelle n’a pas d’autre chemin que celui du Christ. Il connaîtra, comme Jésus, la joie et le succès apostolique : « Si l'on a observé ma parole, on observera aussi la vôtre ». Mais, parce qu’il y a des personne qui ne connaissent pas Dieu, et parce que le monde reste imperméable à la grâce, les disciples rencontreront la haine et la persécution.
Quand Jésus dit que « le serviteur n'est pas plus grand que son maître », on peut prolonger ce verset (comme les amis venus pleurer Lazare ont entendu Jésus) pour que se manifeste la gloire de Dieu et la glorification du Fils à travers l’œuvre bonne du relèvement (Jn 11,4).
C’est dans notre petitesse et humilité de serviteur (à l’image de la kénose du Christ) que la puissance divine se manifestera. Devenir croyants ce n’est pas être exempts de souffrance, mais être sûrs qu’elle se traverse, que nous y sommes accompagnés et sauvés.

Sr Nathalie, communauté de Mechref, Liban, samedi 24 mai 2014