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Jean 12, 1-11
« Et la maison s’emplit de la senteur du parfum »
« Nul n’a plus grand amour que celui-ci : donner sa vie pour ses amis » (Jn 15,13). Jésus est à quelques jours de l’offrande de toute sa vie. Donner sa vie, n’est-ce pas laisser se répandre l’essence de son être ?
« Et la maison s’emplit de la senteur du parfum » (v3). Le geste de Marie est la figure du geste de tous ceux qui vivent jusqu’au bout le reniement d’eux-mêmes, à la suite du Christ, en portant leur croix (Mt 16,24). Se renier soi-même c’est consentir à ne plus avoir de maitrise sur sa vie, à se remettre entre les mains d’un autre ; En se livrant entre les mains des pécheurs, le Christ s’est remis entre les mains du Père.
La logique du don n’est pas motivée par la contrepartie : s’il reçoit en retour tant mieux, si non tant pis ; l’essentiel étant la circulation du don.
A l’inverse, Judas se situe dans la logique du donnant/ donnant : donner que si je reçois et ne donner que l’exacte valeur de ce que je reçois.
Donner (sa vie) c’est prendre le risque de la relation, le risque d’être déçu, le risque d’être blessé, volé, trompé, abusé, le risque d’une traversée obscure où se découvre encore, peut-être, le don de la vie. D’avance on ne peut savoir, il faut prendre le risque de répandre le parfum.
Sr Valérie Depériers, Communauté de Paris, 30 mars 2015
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