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© C.S.J.
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Matthieu 10,1-7 Jésus semble envoyer ses disciples sans aucune assurance, pour vivre de la totale providence. Et pourtant…
Il me semble qu’il ne les envoie pas les mains vides et que cet évangile nous place devant la fraternité découverte en chemin.
Jésus les appelle et les envoie. L’appel et l’envoi ne se comprennent que dans un seul mouvement, une seule dynamique. Nul n’est propriétaire de sa mission, il est appelé ; et nul n’est appelé sans être envoyé vers ses frères. Jésus ne les missionne pas seuls mais en duo, « deux par deux », dira Luc. Ils ne sont donc pas dépourvus, sans ressource puisque chacun reçoit un compagnon pour cheminer. Ils ont reçu gratuitement et il leur appartient de découvrir que ce qu’ils ont reçu va naître de la fraternité. Lorsque Jésus leur donne pour code de la route de ne pas prendre le chemin qui mène vers les nations païennes, n’est ce pas un appel à prendre le chemin de la fraternité, celui qui brise les frontières fixées ? Nous sommes « pourvus de dons différents selon la grâce qui nous a été donnée » (Rom 12, 6). Alors sachons nous aventurer en des terres inconnues, sans autre allié que le frère, révélateur de dons déjà donnés, afin d’advenir à une vie « sans calcul », comme nous y invitera St Paul (Rom 12, 8).
Sœur Marie, St Guilhem-le-Désert 8 juillet 2015
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