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Luc 16,19-31
Et l’écart se creuse jusqu’au grand abîme…
Cette parabole interroge notre présent, nos relations aux plus proches et aux lointains, jusque dans le jeu des rapports de mondialisation.
Au temps de la proximité, le nanti, englouti dans son abondance, ne peut ni voir ni entendre l’homme en miettes au seuil de sa maison. Non qu’il le chasse ou le rabroue, mais il l’ignore, englué dans son indifférence.
Et l’écart se creuse jusqu’à l’abîme…
La parabole nous prévient de l’imminence d’un « trop tard » : de ce moment irréversible où la relation ne peut plus se nouer. Ce moment où le riche découvre le don précieux et unique de l’autre, jusque-là ignoré et méconnu. Ce moment où c’est lui qui espère le geste vital qui sauve et restaure.
Comme Lazare, couvert d’ulcères, Jésus s’expose ainsi en Croix, au seuil de notre suffisance aveugle pour que nous apprenions à regarder vers les transpercés de notre terre.
Pour que nous apprenions à tendre la main, enfin capables de recevoir et de donner.
Sœur Frédérique Oltra, communauté du Caire, Egypte jeudi 5 mars 2015
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