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Luc 11,14-23
La Parole, notre centre de gravité
« Et le muet se mit à parler ».
Ici, la parole redonnée ne peut être considérée comme accessoire, fonctionnelle, indifférenciée, déliée de la personne qui la reçoit et la porte désormais.
Cette parole, c’est Jésus lui-même qui se donne comme Verbe du Père. En cet homme délivré se joue la course de la Parole, l’aventure de Jésus en Personne, l’aventure de Jésus en nous.
Ainsi, nos refus inhospitaliers à la Parole semée en nous et en toute humanité, atteignent mortellement l’Esprit : ils annulent la Parole.
Cependant, Jésus nous fait entendre la parabole de « l’homme fort » : il s’élance et s’engage tout entier en chaque mot prononcé, en chaque geste posé. Il fait don de lui-même, il se livre dans le mouvement même où il parle…
Et nous qui contemplons son mystère, nous le recevons, vulnérable en sa force, toujours exposé à tout refus, à toute violence, à l’âpreté du réel jusqu’à en mourir.
Sans osciller d’un côté ou de l’autre, la Parole se donne comme notre centre de gravité, porteuse de l’Esprit reçu du Père.
« Si c’est par le doigt de Dieu » que moi je parle et j’agis, « c’est donc que le Règne de Dieu est venu jusqu’à vous ».
Sœur Frédérique Oltra, communauté du Caire, Egypte jeudi 12 mars 2015
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