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© Arcabas
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Matthieu 1,16-24 Luc 11,14-23
Délesté du souci de soi, tourné vers le souci de l’autre
Et voici Joseph, doublement bousculé par Dieu !
La première fois, il ignore d’où vient le coup : il pense à un revirement du sort, un égarement de la chair. Dans son anxiété, il se retire en un douloureux silence, un juste silence. Ici, commence en lui le travail de la passivité, l’entrée dans la Pâque du Christ qui, dès maintenant, s’annonce et s’effectue en lui.
Et Joseph prie et s’endort à l’ombre du doute : il l’ignore encore, mais cette obscurité qui pèse sur son destin est bien la Main de Dieu. Elle l’abrite du soupçon et de l’amertume, elle le protège et déjà allège l’épaisseur de sa nuit.
Alors vient le « songe » : second coup de Dieu ! La Parole dans laquelle Joseph se laisse éclairer…
« Ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse ; l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit-Saint ».
Il sait désormais qu’il ne prend plus sur lui, qu’il ne se charge pas d’un fardeau écrasant.
Joseph, dans un juste effacement, cède la place à Dieu : dans sa disponibilité de pauvre, il prend la femme et l’enfant, Lumière qui allège et apaise, don de Dieu qui éclaire ses pas.
Pour lui, plus de retour en arrière : il va son chemin d’homme délesté du souci de soi, entièrement tourné vers le souci de l’autre qui lui vient comme un fruit de la grâce.
« Quand Joseph s’éveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit ».
Sœur Frédérique Oltra, communauté du Caire, Egypte jeudi 19 mars 2015
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