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Jean 6,44-51 « Dieu n’est pas achevé »
« Personne ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi, je le ressusciterai au dernier jour ».
Cette descente de l’Envoyé, jusqu’à rejoindre la réalité de notre chair dans sa faim la plus essentielle, celle d’une vie libérée de l’angoisse de la mort, c’est la parabole accomplie de l’Alliance de Dieu avec notre humanité.
Ce Dieu au cœur multiple qui s’efface dans un morceau de pain !
« Moi, je suis le pain vivant descendu du ciel. Le pain que je donnerai, c’est ma chair livrée pour la vie du monde ».
Ce « Dieu n’est pas achevé ». Les gens de certitude affirment : « Il est ». Les gens désemparés : « Il fut ». Et nous, nous attestons dans l’espérance de la foi : « Il sera ». (cf. R.M. Rilke, Sur l’art)
Car, livrée ainsi jusqu’à se perdre, disséminée dans l’obscurité de notre sang, la Parole vivante de Dieu en Jésus-Christ mûrit en nous afin de poursuivre sa course jusqu’à son achèvement.
Cette parole, nous l’édifions, incertains et fragiles, nous la bâtissons, les mains tremblantes, pour qu’elle devienne Corps de communion, l’espace d’une humanité nouvelle enfin libérée de la peur de se perdre irrémédiablement.
Une humanité nouvelle établie dès aujourd’hui dans la vie qui ne finit pas.
« Qui mange de ce pain vivra éternellement ».
Sœur Frédérique Oltra, communauté du Caire, Egypte 23 avril 2015
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