© Arcabas
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Marc 10,46b-52
Traverser l’opacité
En ces temps de crise, dans l’Eglise et la société, à l’échelle des relations mondiales…
Nous voici « assis au bord du chemin, aveugles », la main tendue, alors que déferle « la foule » des nantis de ce monde, emportée dans une dynamique dont tant d’hommes et de femmes subissent les effets terrifiants.
Et « nous crions », enfermés dans l’opacité des temps de violence, assoiffés de notre part de vie…
Resterons-nous muselés, interdits de parole, réduits au mutisme, hors course ?Non ! Car il nous reste « des oreilles pour entendre » ! « Entendre » la Voix de l’autre, de « Jésus qui passe », c’est voir dans la foi !
« Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le. »
Voici la voix qui brise la déferlante de la violence et de l’exclusion : la voix qui déchire « le manteau » de l’opacité !
Et, au milieu du chemin, alors que la foule anonyme et hostile s’écarte, se vit la rencontre singulière du pauvre, mendiant du jour, face à la lumière du monde.
« Rabbouni, que je voie ! »
Entendre la Voix, c’est voir dans la foi : c’est laisser la lumière de la vie, enterrée au plus profond du cœur des exclus, jaillir à nouveau et transfigurer l’humain et la foule indifférenciée, en un peuple qui marche et qui porte, loin devant, l’espérance des petits.
Sœur Frédérique Oltra, communauté du Caire, Egypte 28mai 2015
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