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Matthieu 7,21-29
Que jamais je ne sois séparé de Toi !
« Seigneur, Seigneur, n’est-ce pas en ton nom que nous avons fait »… tant de bonnes choses ?
« Jamais je ne vous ai connus ; écartez-vous de moi… »
Terrible parole de Jésus ! Et il est toujours urgent que nous redoutions de l’entendre, « en ce jour-là »… Bien sûr au jour du face à face, mais surtout dans l’aujourd’hui, si du moins nous nous prêtons un peu, à la relecture et au discernement. Il est toujours urgent que cette parole nous tienne dans l’intranquillité : ai-je bien entendu ? Me suis-je vraiment ouverte à l’écoute à partir du cœur ? Ai-je su prendre distance par rapport à ce que j’appelle mes urgences, mes points de vue, mes convictions ?
Si ces interrogations nous ont, quelque peu, éveillés de notre suffisance, des justifications faciles et obstinées dans lesquelles, souvent, nous drapons nos « bonnes œuvres », alors nous voici entrés au pays de la vigilance. Nous avons quitté nos terres de dispersion et de tumultes, tous ces lieux de nos vies et de nos relations où nous nous agitons dans le souci obsédé de l’affirmation de soi, face à nous-mêmes, aux autres, à Dieu.
Nous voici entrés dans le territoire du silence ! Prêts pour écouter la Voix de Lumière qui va départager en nous ce qui est pour la vie et la justice de ce qui va vers la mort. Nous voici devenus disponibles à l’œuvre de l’Evangile : une dynamique capable de traverser tous nos engagements et de les animer de leur source jusqu’à leur achèvement. Nous voici devenus « étrangement libres » : dessaisis de notre prétention à agir à partir de nous-mêmes, allégés de la peur de l’échec qui est, souvent, l’envers d’une volonté de s’auto-glorifier…
Alors, dans ce silence du cœur sans partage, « nous connaîtrons Dieu, comme nous sommes connus de lui ». Nous connaîtrons que Dieu veut ce que nous voulons parce que, vraiment libres, en toutes choses notre jugement et notre agir sortiront de son Visage.
Sœur Frédérique Oltra, communauté du Caire, Egypte 25 juin 2015
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