Marc 6, 14-29 : « Jean, le voilà ressuscité ! »

Voilà un récit d’Évangile, qui nous donne à voir en filigrane la lumière contrariant les ténèbres de la mort. On la pensait point terminal de la vie ; et voici qu’à travers les miracles de Jésus, sa radicalité exterminatrice est mise en question : « C’est Jean, celui qui baptisait : il est ressuscité d’entre les morts, et voilà pourquoi des miracles se réalisent par lui. » (v. 14).
La foi, en la vie plus forte que la mort, donne à Jean de revivre, dans le cœur-même du roi Hérode : « Celui que j’ai fait décapiter, Jean, le voilà ressuscité ! » (v. 16). L’homme meurtrier, ne peut se résoudre à l’absurde et au néant. Il y a quelqu’un de plus Haut et de plus Grand qui l’empêche de sombrer dans la folie humaine, qui pourrait réparer, restaurer, revivifier, pardonner et sauver totalement et les victimes et leurs bourreaux.

Jean, au bord du Jourdain, avait annoncé la venue du Sauveur ; aujourd’hui, mort, Jean le Précurseur annonce la Résurrection à venir ; celle du Christ qu’il a précédé dans la mort et qui le relèvera, après la Croix, lui aussi, d’entre les morts. Ainsi la lâcheté et la folie meurtrière d’Hérode n’auront pas le mot de la fin.

En ce jour, où l’Église fête les saints martyrs du Japon, et en ce temps d’actualité sanglante, où tant d’hommes et de femmes sont victimes de la cruauté d’autres hommes, prions la Seigneur qu’aucune goutte de sang ne se perde, mais témoigne de la vie de Dieu, elle, éternelle …

Sr Nathalie, communauté de Mechref, Liban, 6 février 2015