Matthieu 9,35-38.10,1.6-8 : Entendre

« Ces gens étaient las et prostrés comme des brebis qui n’ont pas de berger (…). Allez vers les brebis perdues de la maison d’Israël. Chemin faisant, proclamez que le Royaume des Cieux est tout proche. »

Les brebis sont perdues quand elles n’entendent pas la voix du berger. Mais la voix du berger, si elle s’élève, c’est pour s’adresser aux brebis. De quoi leur parle-t-il ? Elle les dirige vers les bons pâturages, vers le lieu où ils peuvent manger à leur faim, vers un lieu qu’elles désirent. Ce qui suppose que le berger connaît le désir des brebis.

Que quelqu’un puisse connaître le désir d’un autre c’est qu’il l’a entendu. Entendre quelqu’un, parfois même au-delà de ce qu’il peut dire ou croire, c’est pratiquement le sauver. Ainsi la proclamation de la venue du Royaume est signe que le désir de quelqu’un a été entendu, respecté, protégé, mis au jour et reconnu. D’où la légère inclination de l’ange dans certaines représentations de l’annonciation. L’ange se met au service du désir de celui vers qui il vient.

Seigneur, donne-nous de ne pas craindre le sérieux de l’écoute, de nous arrêter, afin que le vrai désir de chacun puisse être enfin entendu et que ton appel à la réalisation de ce désir, à entrer dans ton Royaume, porte beaucoup de fruits.

Sr Ghada , communauté de Paris, samedi 6 décembre 2014