>>> Aventure intérieure > Chaque jour... ta Parole > samedi >Matthieu 17,10-13: «Au lieu de le reconnaître...» |
|||||||||||
© Magritte, |
Matthieu 17,10-13 La reconnaissance s’opposerait ainsi au fait de faire à quelqu’un tout ce que nous voulons. « Faire à quelqu’un » : c’est ce en quoi nous dépensons presque la totalité de notre énergie. Faire à quelqu’un ce que nous jugeons par nous-mêmes juste : lui dire que là il s’est trompé, qu’il n’a pas agit comme il fallait, qu’il ne sait pas comment s’adresser aux gens, qu’il mange trop ou peu, qu’il faut qu’il fasse ceci ou cela. Le punir, ne plus lui parler, du moment où il ne correspond pas à ce que nous attendons de lui. Bref, l’enfermer dans notre vision des choses et de la justice, le réduire à cette vision, le supprimer en tant qu’autre et ne plus être capable de le voir. Reconnaître quelqu’un c’est l’attendre, c’est regarder les choses autrement avec lui, s’ouvrir à ce qu’il voit, à ce qu’il entend, à ce qu’il est et lui permettre de l’être. Reconnaître quelqu’un c’est ne pas venir tout de suite, à chacun de ses gestes et de ses paroles, avec mon échelle de valeurs pour l’y encadrer. Reconnaître quelqu’un c’est l’entendre et le voir sans que ce qu’il dit ou ce qu’il fait ne soit reçu comme une agression, mais tout simplement comme la manifestation d’un autre qui cherche, comme moi, à faire tout ce qu’il peut et comme il sait, pour réaliser ce qu’il désire. La reconnaissance est l’avènement et la manière d’être de celui qui, au moins une fois, a découvert combien il lui est difficile de correspondre à l’image idéale qu’il avait de lui-même et s’est remis à un autre. La reconnaissance n’est accordée que par celui qui se reconnaît pécheur, maladroit, imparfait, et surtout, en même temps, aimé, très aimé, infiniment aimé, d’un amour qui ne cherche pas à le changer mais à lui pardonner. Sr Ghada , communauté de Paris, samedi 13 décembre 2014 | ||||||||||
© Copyright Carmélites de Saint Joseph - Contactez-nous |
|||||||||||