Jean 14,7-14

« Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. »

Si nous faisons le lien (qui est un peu forcé peut-être) entre ce verset et celui de Matthieu 25, 40 (« chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. »), nous risquons d’avoir le vertige : Notre regard devrait se déplacer du visage du Père à celui des plus petits, en passant par le visage du Béni, Jésus-Christ !

Et pourtant, étant à la fois Dieu et homme, celui en qui l’histoire des hommes avec Dieu s’est accomplie, en sa personne l’ « avenir absolu » de tout un chacun s’est fait proche, et cet avenir c’est Dieu-même (Paul Beauchamp). Il est à la fois la révélation du Père et celle de l’homme. Oui, il est aussi la révélation de l’homme. Voir le petit, voir le Père, c’est une seule et même chose, et elle est pour nous de l’ordre d’un impossible rendu possible par la vie même de Jésus de Nazareth, par le don de soi jusqu’au bout, d’un homme, d’un Dieu.

C’est le don de soi jusqu’à la « mort » sur une « croix », qui rend visible l’invisible, qui rend visible, simultanément, l’homme et Dieu.

Sr Ghada , communauté de Paris, samedi 2 mai 2015