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Jean 21,20-25 « Jésus a fait encore bien d’autres choses : si on les écrivait une à une, le monde entier ne pourrait, je pense, contenir les livres qu’on écrirait. » Ce verset semble nous dire que le récit de ce que Jésus a fait ne peut avoir de fin, et qu’il y a possibilité, s’il y avait assez d’espace, que ce récit soit parallèle au vécu réel du Christ. Or, P. Beauchamp, dans L’un et l’autre Testament, t.2, nous dit que « la limitation est inscrite dans la nature de la parole » (p.22), que « nous oublions que parler, c’est ne pas tout dire » et qu’ « au lieu d’être parallèle au réel comme le serait un miroir, elle (la parole) coupe l’image qu’on s’en fait » (p.23). Nous pouvons choisir, pour nous faciliter les choses, de dire : « Beauchamp certainement se trompe ». Mais nous choisissons de lui faire confiance et de demeurer dans la question : comment comprendre ce qui précède sans supprimer l’une ou l’autre idée ? Il me semble qu’il vaut mieux partir de la réflexion de Beauchamp, parce qu’elle nous est plus proche dans le temps, et de là passer à celle du disciple. Et pourtant, sans l’écrit, le « tout » ne peut être traversé comme chemin, ni non plus le mystère ne peut être habité. Ainsi, « le peu » que représente la parole n’est pas un obstacle à surmonter mais une réalité à habiter comme lieu de la venue de l’absolu.Un écrit, une parole qui prétend épuiser le réel, n’est que mensonge. Le « dire vrai » reconnaît qu’il ne fait qu’ouvrir au mystère. Sr Ghada , communauté de Paris, samedi 23 mai 2015 | ||||||||||
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