Marc 12,38-44

« Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres. (…). Elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. »

Sans ce « tout ce que l’on possède » nous n’avons pas accès au salut ! Comment comprendre cela ?

Notre don prend toujours l’une des deux formes ; il est ou bien matériel ou bien spirituel. Est matériel par exemple tout ce qui « sort de nous » et reste visible : l’argent, les biens que nous possédons, etc. Est spirituel tout don qui « sort de nous » et qui reste invisible. Est spirituel ce qui ne fait plus partie du monde une fois donné : la parole, les gestes, etc. Ce que l’on « donne » en termes d’argent fait donc partie de l’une de ces deux manières de se donner.

La frontière entre ces deux formes de don n’est pas claire, et il me semble que dans le cas d’un vrai don elle n’existe même pas.

Mais, ce sur quoi nous aimerions mettre l’accent aujourd’hui c’est l’effet du don sur celui qui le donne : il le transforme. Le don n’agit pas uniquement sur celui qui le reçoit mais aussi et surtout sur le « je » donateur, sans même qu’il s’en aperçoive. C’est ce qui sort de nous qui nous ouvre au salut, ou qui nous condamne !

Dans le film de Hayao Miyazaki, Kiki la petite sorcière, c’est lorsque Kiki décide de tout faire pour sauver son ami Tombo qu’elle retrouve sa faculté de voler.

Seigneur, apprends-nous à donner…

Sr Ghada , communauté de Paris, samedi 6 juin 2015