Elisabeth fut fortement influencée par Ste Thérèse de l’Enfant Jésus. Le carmel de Dijon s’employait à répandre la doctrine de la petite Thérèse. Mère Germaine de Jésus, qui fut la maitresse des novices d’Elisabeth, a formé ses novices dans l’esprit de la petite voie. Ainsi nous retrouvons, dans sa lettre testament, des accents de l’offrande à l’Amour Miséricordieux de la petite Thérèse. Elisabeth et Thérèse partagent, toutes les deux, ce désir de se livrer à l’Amour, d’être victime de l’Amour. Mais si Thérèse est plus explicitement apostolique : « Vous aimez et Vous faire aimez. » ; Elisabeth est davantage prophète de la présence de Dieu : la Trinité habite au-dedans de nous ; notre âme lui est comme un petit ciel : « Une louange de gloire, c’est une âme qui fixe Dieu dans la foi et la simplicité ; c’est un réflecteur de tout ce qu’il est » (le ciel dans la foi N°43).
Toutes les deux ont désiré entrer au Carmel très tôt. Mais si Thérèse a pu réaliser son rêve à 15 ans, Elisabeth a dû patienter jusqu’à ses 21 ans, devant l’opposition de sa mère, sans pour autant renoncer à ce désir d’être livrée à l’Amour, comme elle l’écrit en janvier 1900 dans ses notes intimes : « Que je fasse de ma vie une oraison continuelle, un acte d’amour… Que je vive dans le monde sans être du monde : je puis être carmélite en-dedans et je veux l’être » (NI 6).
Aussi quant au soir de sa vie, Elisabeth lègue à sa prieure sa vocation d’être louange de gloire en se laissant aimer, elle ne fait que remettre le fruit de sa vie mûri, transformé, baigné dans la lumière de l’Amour Miséricordieux. « Il fera tout en vous, Il ira jusqu’au bout : car quand une âme est aimée de Lui à ce point, sous cette forme, aimée d’un amour immuable et créateur, d’un amour libre qui transforme comme il Lui plaît, oh ! Que cette âme va loin ! » (L 337,5)