Avec Thérèse de Jésus 2/5
La crainte dont parle Thérèse, ici, n’est pas la crainte servile, la peur d’être pris en faute, mais ce tremblement amoureux plein de révérence et d’émerveillement qui saisit l’humain devant la sainteté de Dieu. C’est la crainte qui ouvre au discernement : discerner le bon esprit du mauvais.
En effet comme le remarque Thérèse: « Les parfaits ne demandent pas au Seigneur de les délivrer des souffrances, des tentations, des persécutions et des combats. » Au contraire, ils « soupirent après l’heure du combat. » (Chemin de Perfection 38, 1 et 2). C’est un effet de l’oraison que de guérir l’âme de sa pusillanimité. « Autrefois elle redoutait les croix, maintenant elle les craint moins parce que sa foi est plus vive. Elle sait que si elle les reçoit pour l’amour de Dieu, sa Majesté lui donnera la grâce pour les supporter patiemment. Parfois même, elle les appelle de ses vœux, tant est vif son désir de faire quelque chose pour Lui. » (4 Demeures 3,9).
A travers la demande du Notre Père « délivre-nous du mal », les parfaits demandent à être délivrés du malin et de ses pièges, lui « qui s’approchent de nous sous un habit d’emprunt » et ne se fait connaitre « qu’après avoir ravagé notre âme » (Chemin de Perfection 38,2). « Ce en quoi le démon peut nous nuire beaucoup à notre insu, c’est en nous faisant croire que nous avons des vertus qu’en réalité nous n’avons pas… Il en résulte peu à peu un grand dommage : car d’un côté l’humilité s’affaiblit et de l’autre, nous négligeons d’acquérir des vertus que nous croyons déjà posséder. » (Chemin de Perfection 38,2).