Avec Thérèse de Jésus 3/5
Nous pouvons être pris au piège de l’illusion ou bien encore nous croire trop vite arriver à bon port : « Voilà une autre tentation bien dangereuse. C’est une certaine confiance que pour rien au monde nous ne voudrions retourner à nos fautes passées et aux plaisirs du siècle… Cette tentation est néfaste au début, parce que, sous l’empire de cette sécurité, on s’y jette tête baissée… Ainsi, quels que soient les consolations et les gages d’amour que le Seigneur vous accorde, ne vous estimez jamais assez assurés que vous ne craigniez les rechutes, et fuyez-en les occasions. » (Chemin de Perfection 39,4).
Thérèse parle d’expérience ; elle reconnait que son entrée au monastère de l’Incarnation fut une grande grâce de la miséricorde du Seigneur : « N’était-ce pas assez que ta bonté et ta munificence m’aient conduite par tant de détours en un état si sûr, à une maison où tu comptais tant de servantes, dont les exemples devaient m’aider à progresser dans ton service ? » Thérèse déplore du peu de profit qu’elle en tira : « Pendant près de vingt ans… J’ai abusé d’une telle faveur… Ne dirait-on pas, ô mon Dieu, que j’avais juré de ne tenir aucun de mes engagements envers toi ?… Ah ! Je peux le dire en toute vérité, ce qui bien souvent tempère la douleur de si graves offenses, c’est la satisfaction de penser qu’elles feront mieux ressortir la multitude de tes miséricordes. » (Livre de la Vie 4,3).