2015
Cette année restera pour nous exceptionnelle car marquée par des évènements forts tantôt tragiques tantôt réconfortants.
Tout d’abord bien sûr, les attentats de début janvier et du 13 novembre en France nous ont rappelé les heures douloureuses de la guerre d’Algérie. Ils ont suscité beaucoup de douleur, d’angoisse, mais aussi le besoin de se rassembler pour partager, pour manifester sa compassion et la volonté de continuer à vivre malgré les menaces. De nombreuses démarches de dialogue notamment religieuses ont analysé les causes, chercher des moyens pour vivre ensemble en respectant les différences.
Malgré les nombreux conflits dans le monde, les situations économiques difficiles, beaucoup aspirent à la paix.
L’accueil des migrants, des réfugiés et demandeurs d’asile fuyant la misère, les guerres d’Orient, Moyen et ou Extrême, et d’Afrique, est devenu un défi urgent au cours de l’été. De nombreuses craintes se sont manifestées. Cette crise n’est pas seulement une question de statistiques ou encore d’économie, mais bien avant tout une question de dignité humaine et de bien commun. Dans le dispositif de solidarité mis en place par les pouvoirs publics européens et nationaux et les associations, les paroisses, les communautés religieuses ont pris une part active ; elles ont apporté aux nouveaux arrivants le soutien dont ils ont besoin pour entamer leur adaptation à leur nouvelle situation ; elles ont témoigné autour d’elles qu’accepter l’étranger comme un frère, lui accorder confiance rendait possible le vivre ensemble.
Les 195 pays participant à la COP 21 ont adopté un accord universel sur la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre et le réchauffement climatique. Cet accord se situe dans le droit fil de la convention de Rio en 1992 sur la biodiversité ; il est exigeant mais sa mise en œuvre sera déterminante. Avec ses limites et ses promesses, il ouvre un chemin pour vivre ensemble sur notre planète une solidarité plus active. Dans le même temps l’encyclique Laudato SI a fait écho à cette démarche internationale en renouvelant la pensée de l’Eglise sur l’écologie et la création.
Le 26 décembre 2015 à l’Eglise du Béguinage à Bruxelles, la fête de Noël et la commémoration de la naissance du Prophète Mohamed (Mawlid.Nabawi) ont été célébrées ensemble. En effet en 2015 ces deux fêtes ont lieu à la même date en raison d’une conjonction astronomique entre le calendrier solaire et le calendrier lunaire. Cet événement exceptionnel était organisé par plusieurs associations catholiques et musulmanes. L’une (EPPF) d’entre elles écrit : “Ce n’est pas une éclipse durant laquelle l’une s’effacerait devant l’autre mais une union, une coïncidence réjouissant l’œil du cœur”. Toutes convictions confondues, elles ont décidé de “se rassembler sans se ressembler. afin d’insuffler une parole de paix et un souffle vivifiant irradiant à partir du cœur de l’Europe. En ces temps de conflits idéologiques et religieux, de mort et de violence, que cette célébration placée sous le signe de la Nativité contribue à enfanter une société du mieux vivre ensemble.”
Autre conjonction symbolique forte en 2015, la Pâque juive (Pessah) et la Pâque chrétienne se célébraient en même temps.
Dans la perspective de l’année nouvelle, partageons l’exhortation du pape François “à ne pas perdre l’espérance dans la capacité de l’homme, avec la grâce de Dieu, à vaincre le mal et à ne pas s’abandonner à la résignation et à l’indifférence.”
Bonne année 2016 !
Marie-Thérèse et François Chrétien
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