Le 21 janvier, l’église nous propose de fêter le dimanche de la parole.
Initiative heureuse qui peut nous aider et nous réjouir.
Je me rappelle avoir croisé un étudiant protestant au temps de ma jeunesse au séminaire qui se moquait gentiment : » Vous les catholiques, vous avez le droit de lire la Bible !!! » Il avait raison mais la lisons nous ? Lisons nous, connaissons nous l’histoire de Jésus ? Lisons, relisons les évangiles, c’est le trésor de notre espérance, le cœur de notre chemin vers et avec Dieu.
Mais ne nous trompons pas, le dimanche de la Parole, pas le dimanche du livre, nous ne sommes pas une religion du livre. La religion du livre c’est celle aux U.S.A. et ailleurs qui se bat pour que les manuels scolaires décrivent la création du monde en six jours, le religion du livre, c’est celle des Témoins de Jehovah qui refusent les transfusions sanguines car sang et âme sont un même mot en hébreu.
Parler de la Parole, c’est un acte de foi pour signifier que ceux qui ont écrit les textes étaient des croyants et que l’Esprit de Dieu n’a pas pris leur plume mais a inspiré leurs écrits pour nous parler de Dieu.
Ne lisons pas les évangiles pour chercher de la morale, de la spiritualité mais pour scruter avec amour quelle image de Dieu Jésus nous révèle.
Le meilleur de toutes les religions, de toutes les sagesses nous parle du pardon, de la justice, de l’écoute, de la compassion. Jésus me semble unique en nous disant que l’Eternel si mystérieux a fait de chacun, chacune de nous son seul temple.
Lisons les évangiles, persuadés qu’ils nous parlent de notre actualité, que ce ne sont pas des histoires du passé mais nos vies, nos questions qui y sont narrées.
Prenons un exemple.
Au premier chapitre de Marc, l’évangéliste annonce l’arrestation de Jean Baptiste par Hérode. Celui qui accueillait tout le monde, même les collaborateurs des romains et les prostituées, au bord du Jourdain, celui qui refusait l’hypocrisie des rites du Temple a perdu la partie, il mourra en prison.
C’est alors que Jésus déclare : » Les temps sont accomplis, le règne de Dieu est tout proche. «
En 1968, Martin Luther King était assassiné, ses compagnons continuèrent à se battre pour son espérance. Je lisais cette semaine que deux popes russes à Moscou venaient d’être exclus de leur église , opposés à la guerre en Ukraine. Nombre de Jean Baptiste actuels sont emprisonnés, tués dans le monde. Dans cette actualité guerrière si sombre, redire la proximité de Dieu n’est pas plus évident qu’il y a deux mille ans, pourtant c’est le message de Jésus.
Même au pire du pire, n’éteignons pas la petite flamme de la justice, de la dignité, du respect de tout être humain. La tyrannie et la barbarie des Hérode contemporains ne détruit pas notre foi en la tendresse du Seigneur au cœur de nos existences.
Jacques Thierry, prêtre à Hérouville Saint Clair.
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