Au cœur d’une actualité qui nous bombarde quotidiennement de nouvelles dramatiques, je souhaite relever ce pas vers la paix auquel nous venons d’assister; comme beaucoup d’entre nous, j’ai besoin de percevoir et de reconnaître comme tels des signes de construction d’une société désirant vivre dignement sa condition humaine. Nous savons tous que parvenir à un accord de paix suppose un long, un très long processus d’écoute et d’ajustement les uns aux autres et que vivre dans le respect les uns des autres est un défi à relever sans cesse.
Plus de quatre mois de dialogue inter-libyen mené sous l’égide de l’ONU vient d’aboutir à un accord de paix. C’est un premier pas, attendu et espéré depuis si longtemps ! Cet accord de paix est largement salué sur le plan international, mais également en Libye, notamment à Tripoli ; cependant, il s’accompagne aussi d’un optimisme prudent et de scepticisme… et c’est, je crois, faire preuve de réalisme. Souhaitons que ce réalisme ne vienne pas ternir l’espérance de voir pousser ce germe de paix entre toutes les parties concernées et sur l’ensemble du territoire libyen.
Cet accord a été signé à Skhirat, dans la banlieue de Rabat au Maroc, pays qui a joué un rôle important pour la réussite des négociations. Un certain nombre d’acteurs politiques dont des maires essentiellement, des partis politiques et des membres de la société civile libyenne soutiennent les termes de l’accord signé le 11 juillet. C’est dire l’importance de l’attente de cette paix et de cette stabilité tant attendues dans le pays ! L’accord marque le début d’un travail commun qui devrait aboutir à la formation d’un gouvernement d’union nationale, à la tenue d’élections, à la mise en place des mécanismes de prise de décision pour compléter la transition et ce, jusqu’à l’adoption d’une nouvelle Constitution. Il reste un énorme travail à réaliser ensemble et les Libyens ne sont pas au bout de leur peine, mais un grand pas vient d’être fait : la plupart des partis en conflit se sont retrouvés autour de la table pour se parler, négocier et parvenir à un accord. Le médiateur onusien Léon Bernardino a reconnu qu’il restait : « un travail crucial (encore à faire) » et que « les points de désaccord pourront être discutés après la fin du ramadan ».
Que le ramadan permette à tous les acteurs concernés par l’unité nationale d’ouvrir son cœur à l’écoute de ce que dira le Seigneur, quelque soit le nom qu’on lui donne. Or le psalmiste qui a l’expérience de la prière et de l’écoute déclare : « Que dira le Seigneur Dieu ? Ce qu’il dit c’est la paix pour son peuple et ses fidèles ; qu’ils ne reviennent jamais à leur folie ! Son salut est proche de ceux qui le craignent et la gloire habitera notre terre. Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent ; la vérité germera de la terre et du ciel se penchera la justice. Le Seigneur donnera ses bienfaits et notre terre donnera sont fruit. La justice marchera devant lui et ses pas traceront le chemin » (Ps 84-85). Voilà bien ce que nous pouvons souhaiter à la Libye et tous ses habitants, mais également à tous les habitants de notre terre, en tout point du globe et très particulièrement là où les conflits font rage.
Florence, csj, le 15 juillet 2015
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