ADN II Gn 2-3//Exode

Les rabbins et les Pères de l’Église ont bien remarqué cette similitude entre Gn 2-3 et l’ensemble du livre de l’Exode.

Récit GENÈSE 2-3
Dieu prend l’homme modelé du sol et le met dans le jardin de l’Eden
Il donne à Adam un seul commandement
Adam pèche…
Le péché d’Adam est suivi de malédictions, d’annonces de malheur et de mort.
Dieu donne des tuniques de peau.
EXODE
Dieu tire d’Egypte son peuple pour l’installer en terre promise
Il donne les commandements au Sinaï
Le peuple adore le veau d’or.
Il erre quarante ans dans le désert, au milieu des souffrances.
Il y a reprise d’Alliance

Nous sommes situés devant ces récits de création. En Gn 1 et 2, cela commence par le tohubohu. Le tohu-bohu, c’est désert et vide, c’est le chaos, c’est l’absence de vie. Mais, chose remarquable : « au commencement Dieu créa le ciel et la terre, or la terre était tohubohu, était vague et vide, les ténèbres couvraient l’abîme, l’Esprit de Dieu planait sur les eaux. Et Dieu dit : … »
Dès le début, nous trouvons l’Esprit et la Parole.
La Parole va créer en divisant, en séparant la lumière des ténèbres, le sec du mouillé, etc.. La Parole crée en séparant, et ce que la Parole sépare, l’Esprit l’unifie, mais en respectant la différence, pas en ramenant à l’uniformité. C’est une loi générale, viser l’uniformité, c’est le cimetière ! L’unité se fait dans la différence reconnue, acceptée. Relire la lettre aux Romains, chapitre 12-13, nous trouvons cela tout au long. L’Esprit donne à l’un d’être ceci, à un autre cela, mais c’est le même Esprit. Donc, on a le souffle de Dieu, l’Esprit. Ce qui nous gène un peu, ce sont nos traductions, parce que « rouar », est souvent traduit par l’Esprit, mais fondamentalement c’est le souffle, c’est la respiration, et avant tout, c’est l’espace de liberté : ça, c’est le sens le plus ancien. En créant l’homme, Dieu lui donne un espace de liberté. Dans l’évangile, en Marc 13,33-37 comme dans le texte d’Isaïe 63,16b-17.19b : Jésus , comme son Père, confie et s’en va. Et en s’en allant, il nous laisse un espace de liberté. A nous de prendre les choses en main.

Alors nous voyons, en Genèse 1, verset 26 « faisons l’homme » , c’est un nom collectif, et tout de suite après « qu’ils dominent… », au pluriel : c’est tous les hommes. Il faut lire attentivement. Puis « Mâle et femelle il les créa » On traduit homme et femme : c’est mâle et femelle. La lecture nous donne la création des animaux, mâle et femelle, puis vous de l’humain, mâle et femelle, dans la ligne animale. Et ce n’est qu’au chapitre 2, verset 7 que nous avons une autre conception : de « modèle l’homme avec la glaise » , et Adam devient le bouseux « et il lui insuffle un halène de vie » le souffle.
Adama, Adam, c’est collectif, alors, nous voyons tout de suite pour le péché : ce n’est pas le pauvre premier homme qui a péché et nous en portons tous les conséquences.  (Je rappelle qu’on a mis la pomme (c’était sans doute plutôt le figuier que le pommier) : « une pomme, deux poires, et beaucoup de pépins »… voila la définition du péché originel. ) Non, ça n’est pas le pauvre premier homme qui…. cela, c’est Augustin !
Donc, Adam est collectif, et ce n’est qu’au chapitre 4 verset 25 que ça va être le nom d’une personne, d’un individu. Jusque là, c’est purement collectif.

Remarques :
Dans l’exode Dieu donne les commandements à Moïse… Dieu, sans Moïse, ne fait rien.
L’alliance, c’est ça : Dieu a créé sans nous, et à partir de là, il ne fait rien sans nous.
Nous disions au début : on ne connait Dieu que par Jésus Christ : c’est un peu étonnant parce que là, on parle de l’Ancien Testament, et on parle de Dieu. Dans l’Exode, on voit à quel point la part de Moïse, humain, est importante dans son dialogue avec Dieu.
Tout à fait, mais on va avoir toutes les fausses images de Dieu possibles dans l’Ancien Testament : des études assez fouillées disent que c’est le livre le plus sanglant de l’humanité. Le nombre de fois, dans l’Ancien Testament où Dieu demande d’exterminer tous les ennemis, le nombre de fois où on a des massacres… C’est une conception d’un Dieu guerrier, vengeur, qui se met en colère, qui massacre… Le problème, c’est que dans l’Eglise, on a enseigné souvent un Dieu sanguinaire : il est bien décidé à sauver les hommes, mais il dit : « il me faut quand même du sang », et alors il envoie son fils pour le faire massacrer. Ca, c’est lié à la fausse conception du péché originel ! Ce Dieu là, je vous remercie, moi je n’en veux pas ! Ce n’est pas du tout celui que m’a révélé Jésus Christ. 

Dieu confie sa création 

L’homme devient véritablement un être humain qu’à partir du moment où il reconnaît sa dualité, femme, homme, et où ils peuvent se dire « tu » l’un à l’autre. Et, du coup, ils peuvent ensemble dire « tu » à Dieu. La création est une mise en relation. Et donc, l’homme ne fera avancer la création dans le sens de la volonté de Dieu que en vivant une relation bonne, en lui-même, parce que nous sommes souvent divisé en nous-mêmes, les uns avec les autres, femmes et hommes, (cela a quand même pas mal d’intérêt dans le monde d’aujourd’hui) et avec la nature. Parce que nous sommes totalement dépendants. La relation avec Dieu passe par notre relation les uns avec les autres et par notre relation avec l’univers.  

A venir : Le péché originel

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