Dans la création, le mot « bara » , faire quelque chose de radicalement neuf , quelque chose d’inouï , quelque chose de surprenant, s’applique à Dieu quand il crée l’univers et aussi lorsque qu’il crée son peuple, dans l’exode.
Lorsqu’il s’agit de l’homme créateur, c’est « asah ». C’est différent : l’homme ne peut être créateur qu’à partir d’un donné préalable, qui lui est donné.
La création est en marche vers un achèvement et l’humain est associé à cette création, puisqu’il y a l’Alliance. Dieu a fait Alliance et Il ne fait rien tout seul. ll fait en alliance, en coopération, en collaboration. Il a créé seul, il ne nous sauvera pas seul, c’est l’enjeu de notre liberté. Le Créateur fait de l’humain, femme et homme, le responsable d’un monde harmonieux à achever, en étant libéré du fatalisme et de la peur. Si nous avons peur, nous n’achèverons pas la création, nous sommes « foutus ».
L’enjeu est énorme. Dieu sait que tous les pouvoirs jouent sur la peur, et dans l’Eglise, on ne s’en est pas privé ! Le Péché: « vous êtes Pécheurs, vous serez damnés, vous irez en enfer… » fait entrer les gens en dépendance.
Donc, voila l’humain chargé d’organiser le monde, et de l’organiser au bénéfice de tous, en reconnaissant qu’il lui a été donné, qu’il lui a été confié par Dieu. Il est appelé, en même temps qu’il achève le monde, à servir Dieu. Servir Dieu, c’est achever la Création et l’achever par l’amour, parce que Dieu est Amour.
Pour rivaliser avec les grands empires de l’époque, Israël va se doter d’une conception du monde, une « cosmogonie ». Mais pour cela, tout en empruntant aux autres peuples des images mythiques, il part de son histoire.
Pour le peuple, tout a pris sens dans l’exode, dans la longue marche au désert, dans l’Alliance, dans la rencontre avec ce Dieu Tout-Autre. La sortie d’Égypte est son acte de naissance, une nouvelle création : Bara, Dieu crée son peuple. En remontant dans l’histoire, Adam c’est le peuple, et c’est aussi tout homme, il n’est pas un individu, il ne le sera qu’à partir du chapitre 5. Jusque là, Adam, c’est toute l’humanité, c’est à dire « le tiré de la glaise », le « glaiseux », le « bouseux ». Il ne devient un individu qu’après, quand Israël raconte l’origine, c’est l’histoire du Salut qui l’inspire…
A venir : Etude entre Gn 2-3 et l’ensemble du livre de l’Exode.
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