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Le travail de l'iconographe :
Un chemin de transfiguration

L’icône trouve dans l'Incarnation du Christ sa justification et son existence. Elle est et reste le lien entre le monde matériel et le monde spirituel. Quand je m'incline devant une icône je m'adresse à son prototype.

Dans l'iconographie il y a deux aspects :

1. Les matériaux, la façon de procéder, la technique : c'est tout un apprentissage qui inclut aussi le temps.
2. Tout ce que l’iconographe, à travers sa vision intérieure, transmet en rendant son œuvre sacrée, transfigurée, car par le moyen du symbolisme, il fait œuvre de transfiguration. C'est toute sa vision de foi, reçue, accueillie, qu'il transmet.
   Il y a alors :

• Transfiguration de la matière
• Transfiguration des couleurs
• Transfiguration de l’iconographe
• Transfiguration de celui qui contemple

L'icône, un chemin :

> L'icône, un chemin - 1 -
> L'icône, un chemin - 2 -
> L'icône, un chemin - 4 -
> L'icône, un chemin - 5 -

Méditer avec des oeuvres d'art :

> Méditations d'Avent
> Méditations de Carême

Voir aussi :

> Découvrir, contempler :
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Transfigurations

Transfiguration de la matière

Tous les éléments de l'univers participent à l'écriture de l’icône :

• Le monde minéral : certains pigments sont à base de fer
• Le monde végétal : bois, planche, toile, fleur
• Le monde animal : colle de peau de lapin, jaune d'œuf

Transfiguration des couleurs

Nous savons que chaque couleur, avec ses aspects différents, a un rôle symbolique.

Le bleu par exemple, crée de la profondeur, de la distance, tout en ouvrant un espace de paix qui nous fait penser au monde divin.

D'après Denys l'aréopagite, chaque couleur a une double signification, l'une positive et l'autre négative. Ainsi le rouge signifie à la fois le feu de l'Esprit Saint et celui de l’enfer.

Transfiguration de l’iconographe

L’iconographe participe par tout son être à cette transfiguration dans la Beauté, à louer Dieu et le faire connaître car il sait que déjà tout est accompli par Jésus, épousé dans un mystère d'alliance, mais pas encore pour l'humanité entière. C'est lui même qui donne la signification à travers les matériaux utilisés.

Tout dans l’icône nous parle du symbole, un symbolisme basé sur des sources bibliques. En voici quelques exemples :

• Le trône exprime le pouvoir du Fils de Dieu ou de sa Mère.
• Le livre, tenu par la main du Christ, symbolise la parole, ou le jugement de Dieu.
• Le nimbe auréole symbolise la sainteté exprime la divinité du Christ. On y écrit en lettres grecques : oméga, omicron et nu : "Je suis celui qui est", révélation donnée à Moïse devant le Buisson ardent.

Le devoir de l’iconographe

En travaillant sur son icône, l’iconographe a le souci, bien sûr, de l'esthétique. Il recommencera jusqu'à rendre belle son icône, autant qu'il est possible. Et puis il se réfèrera à des modèles choisis. Cela aussi est de l'ordre de l'apprentissage. Ceci étant dit, devant une icône jugée "non belle", n’oublions pas que son caractère sacré porte toujours un contenu théologique. Elle reste le reflet du prototype, car elle est toujours en référence à l'Ecriture. Ainsi l’icône est le lieu de la communion, pour tous ceux qui la regardent, et le lieu de l'alliance pour l’iconographe, l’icône devenant « sa terre ».

L’Eglise attend de l’iconographe, malgré ses limites, ses péchés, des qualités artistiques et spirituelles qui le rendent digne de cette tâche. Ainsi, d’après les textes du concile de Nicée II, l’iconographe doit essayer de correspondre à l'appel reçu, d’y répondre par toute sa vie, et ceci :

• En acquérant de l'expérience dans la technique tout en restant fidèle à la Tradition.
• En approfondissant sa connaissance biblique des thèmes travaillés
• En travaillant sur soi c'est-à-dire en travaillant à sa qualité de vie intérieure car il lui faut se préparer avant d'entamer son travail. L’icône n’est-elle pas "sa terre" ? Il faut donc une préparation pour rencontrer l'Autre et surtout le Tout-Autre sur "sa terre".

Une préparation lui est proposée dans le silence de la liturgie, à travers les offices qui reprennent les hymnes des Pères de l'Eglise. De même, La lecture continue et méditative ainsi que l'oraison seront le pain quotidien sur sa route d'iconographe. Cette ascèse l'aidera à entrer dans ce monde, pour communier dès ici-bas, et dès maintenant, à cette Résurrection où tous seront en Christ, en son Corps glorifié qui est sur terre le Temple - Eglise.

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