« Si moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds… »
L’agenouillement de Dieu en état d’urgence !
Dieu, au Corps à corps avec la violence où s’abîme notre monde, hier, aujourd’hui, toujours… « Comprenez-vous ce que je vous ai fait » ?
Dans ce geste si banal, auquel nous résistons, c’est son Corps tout entier qui passe de l’un à l’autre, qui se donne dans l’entre nous, son Corps qui s’efface et se fait Nous.
« Faites ceci en mémoire de moi ».
Voici donc le Mémorial de notre propre donation, jusqu’à la brisure du moi, de son isolement hautain et tragique.
Et si nos corps consentent à être ainsi rompus, ne deviendraient-ils pas espace où « se rassemblent », enfin, « les enfants de Dieu dispersés » ?
« Comprenez-vous ce que je vous ai fait ? »
Abba Bishoy, père du désert égyptien 4ème siècle, d’une grande hospitalité pour les étrangers, voit un jour un homme fatigué par sa marche dans le désert… Il le fait entrer dans le monastère, lui lave les pieds. Alors, le Christ se fait reconnaître à lui et le bénit…
« N’oubliez pas l’hospitalité : elle a permis à certains, sans le savoir de recevoir chez eux des anges… » (Lettre aux Hébreux)