Prier avec Jean de la Croix

—> Synthèse de l’exposé du P. Georges :

Le désir et la pauvreté chez Jean de la Croix

– INTRODUCTION : 3 règles exposés sur lesquelles construire la compréhension de la pauvreté.
1. Elle n’est pas imposée mais choisie, choix personnel et liberté qui font d’elle une valeur.
2. Le but n’est pas la pauvreté en soi mais un moyen pour arriver au but qui est l’union à Dieu, pour cela il faut se libérer de tout attachement qui n’est pas Dieu en nous, car ce sont les attachements qui sont empêchement à l’union.
3. La pauvreté n’est pas une privation des choses mais c’est avoir une relation saine avec toute la Création, les créatures, les dons de Dieu spirituels ou autres qualités.

À partir de ces 3 règles, on peut parler de la pauvreté sur plusieurs niveaux. Jean de la Croix parle des bien spirituels et charnels (voir son dessin de la montagne).
Nous parlerons de 3 sortes de biens :
1. La relation aux biens matériels
2. Les relations aux personnes
3. La relation avec les biens et les dons de Dieu

1- Les biens de la terre
Jean de la Croix voit que l’attachement aux biens terrestres (propriétés et argent) est source de plusieurs maux dont la jalousie et l’avarice ; mais qu’il est aussi source d’obscurité du jugement. Car, lorsque je suis attaché, je vois à travers mon attachement et mes valeurs aux choses, selon mon attachement à elles. Il n’y a pas de clairvoyance, et cela rend faible intérieurement : Je manque de courage pour dire la vérité quand mes attachements sont en jeu. C’est la source de toutes les corruptions (comme en politique). L’attachement aux biens matériels me rend semblable à la matière. Je suis semblable à ce à quoi je me suis attaché. Choisir l’argent pour maître a des conséquences sur mon cœur, mon être. Une personne matérialiste ne peut pas avoir d’amour, de détachement de soi. L’attachement rend aveugle à l’amour de Dieu, qui passe derrière les biens matériel, cela a de fâcheuses conséquences sur la relation avec les autres, le partage etc.…

2- Les personnes
Il y a une distinction entre « aimer » et « s’attacher » à une personne. Si c’est un attachement cette personne prend la place de Dieu dans mon cœur, je pense à elle et j’oublie Dieu. Mais si j’aime une personne, je le rapproche de Dieu. L’attachement est donc contraire à amour. Il est amour propre : je m’aime en Dieu.
Conséquences : faiblesse, manque de courage de travailler aux biens de Dieu. Je ne vois pas clairement, mon attachement m’aveugle, je perd la lucidité, le discernement et le bon jugement. Pour aimer vraiment il faut se libérer de l’attachement.
L’enseignement de Jean de la Croix est précieux et nous éclaire sur les sentiments, le « feeling » qui sont les pièges d’aujourd’hui.

3- Les biens et les dons de Dieu
Les dons de Dieu ne sont pas Dieu, être attaché aux dons qu’il nous fait empêche le cheminement avec lui.
Jean de la Croix donne 3 exemples : Être attachés aux charismes, aux consolations, aux connaissance de Dieu, ne sont pas nécessaires, ni utiles.

– CONCLUSION :
La pauvreté est « thérapeutique », car l’amour propre et l’égoïsme fondent cet attachement à tous les biens ou personnes. Quand je suis guérie de tout cela, je peux avoir une relation saine aux choses ou au personnes qui deviennent, alors, les canaux de la grâce divine. Je suis libéré.

Par sœur Nathalie, Communauté de Mechref                   

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