En cette année de la miséricorde, Sr Valérie Dépériers, de la communauté de Paris, propose de nous intéresser au thème sous l’approche de saints du Carmel, dans un premier temps avec Thérèse de Jésus, Laurent de la Résurrection et par la suite avec Elisabeth de la Trinité.
Avec Elisabeth de la Trinité
LAISSE-TOI AIMER
Lettre testament de sr Elisabeth de la Trinité à sa prieure, Mère Germaine de Jésus (L 337, derniers jours d’octobre 1906)
Elisabeth Catez entre au carmel de Dijon en août 1901 sous le nom d’Elisabeth de la Trinité. Elle y meurt un peu plus de cinq ans plus tard à l’âge de 26 ans.
L’essentiel de ses écrits sont des lettres. Certaines très déployées, ont pris la valeur de petit traité. « Laisse-toi aimer », dont nous allons entendre un extrait, correspond à une lettre testament qu’Elisabeth adresse à sa prieure, Mère Germaine de Jésus. Celle-ci ne la lira qu’après sa mort. Les deux femmes furent très proches, Mère Germaine ayant accompagné Elisabeth à toutes les étapes de sa vie religieuse jusqu’à l’étape ultime de sa mort.
Elisabeth écrit dans le premier paragraphe de sa lettre : « Mère chérie, j’aurai voulu vous dire tout ce que vous avez été pour moi. » Expression de sa reconnaissance, Elisabeth ouvre, par cette lettre, un chemin d’encouragement à Mère Germaine, et décrit sa mission posthume qui sera d’aider les autres à vivre « en société avec l’Amour. »
Pour aller plus loin
1- Etrangement aimé
2- La puissance de l’Amour
3- Etre louange de gloire
4- Elisabeth et Thérèse
Avec Laurent de la Résurrection
QU’IL FASSE DE MOI CE QU’IL LUI PLAIRA
.Nicolas Hermann, d’origine lorraine, entre au couvent des Carmes de Paris en 1640, sous le nom de frère Laurent de la Résurrection, à l’âge de 26 ans, après avoir été soldat. Frère convers, il travaille à la cuisine durant 15 ans. Quelques lettres et maximes nous donnent de percevoir le rayonnement et la sagesse de sa vie, toute remise en la présence miséricordieuse de Dieu.
Pour aller plus loin
1 – Du trouble…
2 – …Vers la paix
3 – S’ouvrir à la présence miséricordieuse de Dieu
Avec Thérèse de Jésus
ET NE NOUS SOUMETS PAS A LA TENTATION MAIS DELIVRE-NOUS DU MAL
La question du salut est centrale chez Thérèse de Jésus. Longtemps elle s’exprima sous forme d’angoisse. Thérèse dit dans le livre de la Vie (3,5-6) qu’elle a choisi la vie religieuse plus par crainte que par amour, tellement elle était convaincue d’aller en enfer à sa mort. Sa vie au monastère de l’Incarnation, lui découvre que la vie religieuse n’est pas en soi l’assurance pour le ciel qu’elle croyait.
Son expérience à travers le chemin de l’oraison lui donne de vivre le salut non comme un objet à conquérir mais comme un don à recevoir au sein d’une relation intime avec le Christ. C’est lui le salut. Ayant une conscience aigüe de son péché, Thérèse est persuadée d’avoir mérité l’enfer à moins que Dieu ne lui fasse grâce : Expérience, quelle fit plus particulièrement dans la vision de l’enfer qu’elle eut vers septembre 1560 : « Un jour, étant en oraison, je me trouvais en un instant, sans savoir comment, transportée tout entière dans l’enfer. Je compris que Dieu voulait me montrer la place que les démons m’y avaient préparée et que j’avais méritée par mes péchés… cette grâce est une des plus grandes que le Seigneur m’ait faites. » (Vie 32,1.4).
C’est dans ce compagnonnage avec le Christ, au fil des jours, que Thérèse apprend à discerner entre confiance amoureuse et crainte, inquiétude stérile et trop grande assurance (illusion) pour demeurer au centre de son humilité.
Pour aller plus loin
Sr Valérie Déperiers, communauté de Paris