Ce regard d’un enfant…
Ce regard d’un enfant que l’on n’oublie jamais…
Ce regard d’un enfant gravé en tout mon être….
Ce regard d’un enfant des rues, je l’ai retrouvé en toi Zain…
L’enfant au regard fatigué, épuisé par cette charge d’adulte que l’adulte lui-même pose sur ton dos alors qu’il refuse de le porter lui-même…
L’enfant qui ne reçoit qu’insultes, frappes, violences…
L’enfant qui ne connait que l’adulte violent …
L’enfant qui te regarde et insulte pour mieux se protéger avant que l’attaque ne tombe sur lui…
Zaïn, tu es ce fils du Liban que Nadine Nabaki nous offre comme icone de tous ces enfants du monde à l’enfance bafouée
Zaïn, tes yeux sont rouges d’avoir tant pleuré. Comment les larmes peuvent elles encore couler après tant de chagrins, tant de violences, tant de trahisons, jusqu’à ta propre mère ? … Celle qui t’a porté en son sein n’est que bâton pour te battre, bouche pour vomir des mots…
Zaïn, ton regard se vide, épuisé par la surcharge, par les responsabilités qui te tombent dessus et ne sont pas à ta taille…
Zaïn, tu es cet enfant, ce fils du Liban, ce fils de Beyrouth. Et tu es aussi, cet enfant des marchés de Lubumbashi. Zaïn, tu deviens en ma mémoire et mon cœur ces filles de Katimel, soi-disant ‘enfant sorcier’ que l’on jette à la rue comme on jette ses déchets, rejetées par des parents qui n’intègrent même pas le terme de parents…
Pardon Zain, pardon Choudèle, pardon à vous tous, enfants d’une humanité devenue un capharnaüm, qui a perdu le chemin de la stature d’adulte qui protège, prend soin, fait grandir.
Pardon pour ce « Capharnaum » dans les relations…
Dans ce film, tu portes plainte contre tes parents de t’avoir mis au monde ! Que ce film vienne nous réveiller… qu’aucun parent n’ose dire que la naissance de leur enfant est un « jour maudit » comme le fait ton père, qu’aucun enfant n’ose dire qu’il aurait mieux valu ne pas naître comme tu l’affirmes…
Que l’enfant qui sommeille en nous, celui que nous avons été nous provoque, nous engage à la justice pour qu’adulte nous portions secours à toi Zaïn, icone de tous ces enfants. Amen.
Sr Marie
Un commentaire