Elles ont tenté l’aventure…
La joie d’être missionnaire
Entrer dans l’expérience, Devenir demeure de la Parole
J’ai voulu être au Christ et c’est après une longue attente que je suis entrée au Carmel St Joseph. Devant les sœurs en prière, à Nékhéla en Haute Egypte, mon désir s’est révélé. Cette forme de vie m’a séduite, elle faisait écho à quelque chose en moi que je ne pouvais pas nommer, et aujourd’hui, je peux dire : c’est le Christ qui m’appelle. Au Carmel, jour après jour, j’ai commencé l’expérience d’une vie simple et en même temps exigeante, à travers la prière. Dans la contemplation du Christ, j’ai pu me voir en vérité. Dans l’écoute de la Parole de Dieu, ma relation au Christ et aux autres s’est renouvelée. Elle donne sens à ma vie. Cette « parole » peut être spirituelle, éthique ou autre : elle me vient aussi à travers les personnes rencontrées. Mon désir est que cette parole s’incarne dans ma vie de tous les jours. L’amour de Dieu « exige » de moi une réponse dans toute ma vie : vie de femme, vie spirituelle, vie en communauté fraternelle, dans le quotidien des services et du travail professionnel. Etre témoin de l’amour du Christ pour tous passe par mes fragilités qui ne m’empêchent pas d’être vraie, de me donner avec simplicité et générosité.
Nawal Saleh, Egypte
Vivre les ruptures évangéliques – J’ai laissé ma vie d’avant
Je suis arrivée au Carmel St Joseph assez tard, et par un chemin encore bien mystérieux. Pas de vocation claire et linéaire, mais un choix de vie qui s’est offert, et que j’ai accueilli avec surprise et joie. Tout d’abord, une vie personnelle et intérieure chaotique, à la recherche d’un absolu que je ne connaissais pas. Une vie dont je me suis toujours miraculeusement relevée, guérie par l’art et l’amitié. Puis j’ai découvert – par des engagements en Eglise : l’espérance ! Ensuite, par un chemin de prière et d’abandon, la beauté du Christ s’est imposée à moi comme unique sens à ma vie et pour le monde.
Chemin de foi ! Je me suis alors donné les moyens (temps de recul, accompagnement spirituel, service des vocations) pour discerner cet appel qui vibrait en moi. Cela m’a pris trois ans. J’ai découvert le Carmel St Joseph au hasard d’une retraite et j’ai été séduite par l’accueil de la communauté. J’ai laissé ma vie d’avant, celle de parisienne éparpillée pour une vie centrée sur le Christ et ouverte à la charité. Aujourd’hui, ce qui me touche le plus : le souci de vivre le charisme du Carmel dans notre époque du XXI° siècle ; une vie de prière silencieuse qui appelle le cœur à s’élargir ; en écho à un engagement solidaire avec les détresses et les avancées du monde ; un envoi vers de larges horizons. Dans ce double mouvement je trouve l’élan de toute ma vie.
Nathalie le Gac, Liban
Confirmer son choix -« C’est moi qui vous ai choisis… »
Cet appel à la suite du Christ, dans la radicalité de la vie religieuse, a retenti tôt dans mon existence, mais il m’a fallu un long chemin pour l’accueillir et y répondre. La vocation à être médecin, au service des plus pauvres, s’est imposée au fil des années. Partir au Cameroun comme laïque missionnaire, à la fin de mes études : un accomplissement, pour moi ! Dans cette expérience profonde de la rencontre de l’autre, l’appel du Christ a surgi avec intensité : appel à me laisser choisir par Lui. Et ma route a croisé un Carmel en fondation au nord de ce pays. La prière vécue là, dans l’intimité de la Présence et ouverte sur le monde, m’a saisie, bouleversée. Toute ma vie portait cette soif ! De retour en Europe, après des rencontres avec les Petites sœurs de Jésus, mon chemin a croisé le Carmel St Joseph. Vie de prière à la source de la Parole, vie de partage fraternel, vie de mission auprès des hommes et des femmes de notre temps, dans leurs questions, leurs difficultés, leurs espérances. Joie de découvrir ce lieu donné pour planter ma tente en terre du Carmel ! « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis, pour que vous alliez, que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure » (Jn 15,15). Après sept années de formation, je découvre, avec joie et confiance, l’œuvre du Seigneur dans ma vie, sa présence fidèle dans les épreuves et les combats, son amitié qui me fait m’écrier dans la louange: « Vivre, c’est le Christ ! » Aujourd’hui, suivre le Christ c’est, pour moi, apprendre de lui à aimer : un amour qui révèle, qui est pardon et sagesse au service de l’amour.
M-Hélène Gérault, communauté d’Isfiya
S’engager dans le monde – Par des chemins étonnants…
Si je relis mon chemin vers le Carmel St Joseph, je peux dire : Pourquoi me poursuis-tu, Seigneur ? Parce que tu me précèdes et me trouves. Tu as toujours l’initiative. Tu es Vie… Je suis née au Vietnam dans une famille chrétienne pratiquante. Je commence à travailler à l’âge de 15 ans et cela pendant vingt ans, dans une maison pour prêtres âgés, puis comme guide interprète dans une fabrique de laques… A 23 ans, je m’adresse à une Congrégation religieuse qui, deux ans plus tard, me refuse l’entrée chez elle : le chemin de la vie religieuse m’est fermé. Je cherche alors d’autres engagements et je deviens « responsable d’un quartier » : un bon endroit pour être médiatrice entre l’Etat et l’Eglise locale. Dans cette responsabilité je mesure la distance qu’il y a parfois entre la parole officielle et les actes. C’est, pour moi, comme une deuxième rupture. Et je décide : je veux vivre simplement comme une chrétienne. Je m’intéresse alors aux non-croyants, je les rencontre et communique avec eux : je noue des amitiés et apprends beaucoup de ceux qui sont « autres » pour moi. Plus tard, je rencontre une Carmélite et, par amitié, je viens vers le Carmel St Joseph. L’appel « viens et vois » m’arrive alors que je n’envisage plus la vie religieuse… Aujourd’hui, à l’issue de ma formation, je retrouve le monde multiculturel de Saïgon : engagée dans la pastorale d’une Eglise locale en zone de grande migration, je suis confrontée, dans l’accompagnement de jeunes vers le mariage chrétien, le sacrement de baptême, à une des urgences les plus grandes de notre société. L’accueil et la formation, l’accompagnement et l’éducation de jeunes hommes et femmes déracinés de leur région d’origine et plongés dans le monde dur d’une mégapole. Par des chemins étonnants le Christ m’a conduite et préparée pour cette mission que je ne pouvais pas imaginer.
Sr Brigitte Pham Thi, Hérouville Saint Clair
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