Samedi après-midi, pendant deux heures, devant une assistance fournie d’hommes et de femmes à l’écoute, Anne Soupa, bibliste, qui a été rédactrice en chef de « fêtes et saison, de Biblia » nous a partagé sa relecture des textes bibliques pour nous aider à répondre à cette question : Dieu aime-t-il les femmes ?
Il est réconfortant de découvrir la douceur du constat que Dieu aime les femmes autant que les hommes. Le dessein de Dieu plaide pour l’égalité entre les hommes et les femmes aussi bien dans l’ancien que dans le nouveau testament.
1 Regard divin sur les hommes et les femmes dans l’Ancien Testament.
Souvent maltraité car il apparait que la société patriarcale avait des règles qui sont mal reçues aujourd’hui. La descendance dans un monde violent était essentielle pour la survie du peuple hébreu et la femme a joué un rôle vital et noble dans ce projet. Le rédacteur biblique se posera la question centrale de la stérilité pour les hommes comme pour les femmes. (cf. Abraham et Sarah). Rebecca femme d’Isaac optera pour le projet de Dieu en aidant son fils Jacob pour supplanter son frère Esaü. Rachel femme de Jacob, sera regardée comme l’image d’Israël, à la fois pour son amour de Jacob et son désir de la terre promise où elle n’accèdera pas. La fonction prophétique n’est pas réservée aux hommes dans les livres des rois :Houlda, « celle qui apaise ».Du temps du prophète Jérémie, le roi Josias choisit de consulter « Houlda la prophétesse » (Deuxième livre des Rois 22 : 14) plutôt que l’illustre prophète.
Elisabeth, Marie, Anne revêtent aussi une fonction prophétique.
Quelques figures importantes de l’Ancien Testament
Ruth accompagne Noémie en Israël se convertit au Dieu d’Israël. Elle épousera Booz elle qui était Moabite
Esther qui obtient du roi le Salut d’Israël ; On peut être charitable sans prononcer le nom de Dieu.
Judith coupe la tête du général qui allait faire la guerre à Israël.
Bien aimée du Cantique des cantiques récit intemporel, image métaphorique de l’amour de Dieu pour son peuple ont fait oublier la sensualité des corps, la tendresse, la place de l’autre, sa liberté ; mise en valeur du bien-aimé et de la bien-aimée.
Deux récits fondateurs :
Premier chapitre de la genèse …il les créa Homme et Femme…
Deuxième chapitre de la genèse Adama terme générique du genre humain « il n’est pas bon que l’homme soit seul » (genre humain) d’où création de la femme. L’homme n’est pas créé. A la place de l’homme générique (Adama) il y a les deux côtés de l’humain homme et femme. Il y a dans la création du couple dissymétrie et égalité.
Dieu n’assigne aucun contenu à la différence. La chute n’est pas péché mais le meurtre du frère l’est.
La punition est culturelle, n’est pas éternelle et peut être changée suivant les époques.
Dieu n’a pas donné de critères de genre. Le critère de la différence est culturel. C’est à nous de donner le contenu à la différence.
2 Le nouveau Testament
Jésus avec les femmes : toutes l’ont suivi, l’ont entendu
Marie tient une place discrète dans le N.T. mais importante par le contenu
- Marie conservait ces choses dans son cœur
-
- Annonciation … je ne connais point d’homme… besoin d’une Eglise qui débat
- Magnificat aspect révolutionnaire rôle de libératrice
- Virginité de Marie
- Elle parle de Jésus, de sa grandeur. Elle ne parle pas d’un modèle de vie. La piste gynécologique n’est pas valable. Jésus est tellement grand, qu’il peut venir sans le concours de la nature.
- Vierge et mère : Marie n’est pas un modèle pour les femmes mais un modèle pour le croyant.
- En quête de Dieu, disponible
- Elle fait alliance
- Elle est à l’écoute. Toutes les qualités du peuple de Dieu : abriter Dieu en soi
Marie de Magdala la première à voir Jésus ressuscité Jn 20
Elle veut toucher le corps
Elle découvre que le corps charnel n’est plus touchable, possédé
Elle reconnait parce qu’elle est nommée
« Va dire aux frères » le corps spirituel….
Notre Eglise a fait de Marie de Magdala l’icône de la pécheresse. Celle qui permet de retrouver le vivant est devenu l’icône du péché. On a oublié l’icône de la résurrection pour l’icône du péché. La cause est le célibat du prêtre qu’il faut préserver. Le célibat de Jésus n’apparait pas dans les évangiles.
La Samaritaine 5 maris (5 Baal [Baal = mari- Dieu]) les femmes ont été sous-estimées pour préserver le célibat de Jésus et des prêtres
Sortent indemne de ce jeux : Marie, Marthe et Marie. Portrait de la femme affairée, bonne mère de famille, qui fait réciter les devoirs des petits tout en surveillant la cuisine et Marie qui est contemplative.
Importance de la femme (… oui mais les petits chiens mangent le miettes qui tombent de la table…) qui fait profondément changer Jésus de position quant à ceux à qui il va s’adresser.Succinctement quelques questions et leur réponse
- Pourquoi est-il important que Dieu aime les femmes ?
- On a tous envie d’être aimés
- L’histoire de la chute de l’homme et de la femme a produit une fausse image de la femme qui abime l’image de Dieu
- Différences entre les deux récits de la création
- (père Lauraire) dans le premier l’homme et la femme sont créés à la suite des animaux et dans l’ordre animal mâle et femelle. Dans le deuxième récit on atteint à l’humanité car il y a une relation.
- Place des pères de l’église dans ce débat ?
- Tous les grands fondateurs ont eu une femme à leur côté. Les grands sursauts spirituels ont été vécus en couple
- Dieu aime les femmes mais aujourd’hui où sont les hommes ? aujourd’hui elles sont les gardiennes de la foi
Les cadres sont essentiellement masculins : il y a distorsion
- On n’a pas parlé de peur de l’homme par rapport à la femme
- Il y a des précautions à prendre mais il ne faut pas que cela justifie de ne rien faire.il faut être constructifs pour le bien de tout le monde
- Les femmes et l’eucharistie
- Les 12 ont été choisis parce qu’ils représentaient les 12 tribus d’Israël, … pour que tout le peuple suive
- Que l’Eglise se réforme profondément avant d’admettre les femmes au sacerdoce.
- Le devenir de l’Eglise
- Savoir s’investir dans l’avenir de l’Eglise et de la vie de Foi
- Enorme travail d’annonce de l’évangile
- Témoignage de confession mal vécue
- Ne savoir rien lâcher et savoir témoigner. Urgence de prendre la parole, se former, d’être disponible.
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J’espère que « la » secrétaire que je fus, malgré le poids de plus de 4000 ans de misogynie et de machisme qui m’habitent malgré moi, a rendu du mieux possible ces deux heures de temps fort d’écoute et de conversion.
Père Jean Louis Dusfour
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