De l’échange autour de l’ouverture du chapitre
Un mouvement d’unification, une articulation de nos vies
Dès le début de l’échange à partir de l’ouverture du chapitre donnée par sr Anne-Marie, l’assemblée a relevé le mot « articulation ». C’est en effet un axe fondamental qui traverse les trois points évoqués par Sr Anne-Marie. Dans notre cheminement personnel et communautaire, quel que soit notre âge, toutes étapes de formation ou de parcours confondues, dans nos diverses cultures, comment « articuler » l’expérience singulière et communautaire avec la Parole vive de l’Evangile et la Tradition du Carmel, reçue et interprétée ?
Radicalité – Enracinement – Commencement toujours nouveau
Comment être fondées à la racine, une racine irriguée à la Source ?
Toute notre responsabilité personnelle et commune se trouve engagée dans ce mouvement d’enracinement en Christ et dans la Parole. Notre désir premier, désir de source, comment se fait-il qu’il n’aboutisse pas, s’ensable, se perde ? Allons-nous nous tromper nous-mêmes et tromper celles qui viennent à nous, tromper l’attente du monde ? Une telle radicalité appelle une interrogation urgente sur la soif et le désir qui nous ont mis en marche et nous habitent. Une telle radicalité appelle la pauvreté du chemin, le consentement à la pauvreté du chemin. Une telle radicalité est liée à la Croix, comme passage et forme même de notre vie de disciples : « Parfois, on est « religieuse » mais pas vraiment communauté de disciples ! »
« Ne pas redouter la Croix », parole de la Madre citée par sœur Anne-Marie… Que ce soit dans la formation initiale, mais aussi dans les relectures de nos parcours personnels et communautaires, tout au long de notre vie, il y a à discerner et à nommer les causes réelles des dysfonctionnements qui alourdissent et entravent nos cheminements.
Nous prenons conscience de nous tenir à un moment de grande urgence pour la vie religieuse et notre vie de Carmélites de st Joseph : l’intuition de la nécessité de naître à une identité nouvelle. Notre fécondité personnelle et commune, la réalisation de soi, ne peut aller sans « perte » des identités qui nous alourdissent et sans consentement à ce que le tout de notre vie nous vienne d’un Autre et des autres.
Au fondement
La proposition d’une « année de fondement », évoquée par sœur Anne-Marie, ne consiste pas dans un temps de formation supplémentaire mais dans un mouvement d’unification à amorcer dès le départ et à tenir tout au long du cheminement. Ce mouvement est essentiellement évangélique et carmélitain : « Qui perd sa vie pour l’Evangile… Je me suis faite perdante et fus gagnée… »
Et dans la gouvernance…
Comment exercer ce « ministère de la communion », dans une coresponsabilité toujours plus active et responsable, dans une communication plus réelle, concrète et réciproque entre les communautés, les régions et le conseil général ?
« Jésus Christ qu’as-tu laissé en ce monde ? Qu’avons-nous pu hériter de toi, nous qui sommes tes descendantes ? Qu’as-tu possédé… Si nous ne voulons pas renoncer à notre héritage, nous ne pouvons pas fuir… (Fondations 10,11). Qu’elle se trouvera riche celle qui aura abandonné toutes les richesses pour le Christ ! Qu’elle se trouvera honorée, celle qui par amour pour lui s’est refusée à chercher l’honneur, mais a mis sa joie à se voir en grand abaissement ! Comme elle sera trouvée sage, celle qui s’est réjouie d’être tenue pour folle, puisqu’on a tenu pour folle la Sagesse elle-même…» (Vie 27,14)
Par Frédérique
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