En lien avec le vécu multiculturel de notre quartier et notre engagement au sein de la Fondation Josefa, pour un changement de regard sur la migration, notre communauté du Carmel St Joseph de Bruxelles a rejoint depuis quelques mois le réseau HOPE (Homes Of Presence and Encounter) afin que notre maison devienne également, pour tous ceux qui cherchent, un espace de paix, d’écoute, de prière, dans le respect et l’accueil de nos différences.
Pour découvrir HOPE suivez le lien : FaceBook@hopenetworkbrussels.
Dans le cadre de la World Interfaith Harmony Week, Hope Network a organisé une conférence sur le thème « le dialogue… et s’il ouvrait au sens ? », avec Dennis Gira (théologien, chercheur et écrivain) et quelques membres fondateurs de la formation au dialogue interreligieux Belgique, Emouna : Armand Benziri (rabbin) et Carlo Luyckx (président de l’Union Bouddhique Belge). Les représentants des communautés musulmanes et catholiques, rattrapés par un microbe, n’ont pu être présents comme prévus.
Je vous partage ce que j’ai retenu de cette soirée d’échanges et de rencontres.
Parce que nous pouvons parler, nous pensons facilement que nous pouvons dialoguer. Or il est plus facile du parler du dialogue que de le vivre. Celui-ci doit se distinguer de la conversation, du débat (faire valoir ses idées), de la négociation (parvenir à un compromis, un consensus) et de la communication (échange d’informations). Le dialogue requiert des conditions particulières où les personnes, souhaitant dialoguer, s’impliquent dans un processus demandant temps, confiance et respect ; où chacun cherche les mots justes pour exprimer ce qu’il pense et sent et aide également autrui dans cette recherche.
Le dialogue ne s’appuie pas sur la tolérance (« Avez-vous déjà fait l’expérience d’être toléré dans un groupe ? ») mais sur le respect face au mystère de l’autre.
Aucune personne ne peut prétendre tout connaitre de sa propre foi. Nous avons besoin des autres pour avancer dans notre propre foi. A travers le dialogue, notre foi se purifie et s’approfondit. Mais pour cela il est nécessaire de reconnaitre que l’autre à quelque chose à me dire sur le mystère qui me fait vivre. Dans le dialogue, je découvre simultanément qui est l’autre et qui je suis à travers le regard d’autrui.
L’expérience du dialogue repose sur la conviction que chaque personne est un mystère, c’est-à-dire une réalité tellement profonde que je n’aurai jamais fini de la comprendre. Croire que l’idée que je me fais des autres pourrait correspondre à ce que sont réellement les autres, tue toute relation. Sans cesse il nous faut lutter contre les préjugés : les nôtres, ceux de nos coreligionnaires mais aussi ceux des personnes avec qui nous voulons dialoguer.
Tout dialogue, fondé sur un vrai respect, nous plonge dans le sens. Celui qui ressort d’un dialogue inchangé, n’est certainement jamais entré dans le dialogue. Cependant, l’essentiel n’est pas de dialoguer mais de devenir des êtres de dialogue en toute circonstance. C’est un art, qu’il nous faut apprendre peu à peu avec humilité et foi en la grandeur d’autrui ; L’art de devenir toujours plus humain.
2 commentaires
Joie ce soir de lire ces lignes résumant une rencontre interreligieuse. L’appellation du réseau que vous avez rejoint est très évocatrice »Foyers de Présence et de Rencontre ». Quant au dialogue que tu évoques , combien nous nous sentons bien pauvres et pourtant nous y aspirons. Le chemin est long, mais qu’importe, il suffit de poursuivre la marche avec d’autres… Ce dialogue m’oriente vers l’ Evangile de dimanche prochain qui suscite la vérité de l’être.
Merci Valérie pour votre beau témoignage interreligieux se manifestant dans une entrée en dialogue et qui commence
dans le quotidien de la vie, là où nous sommes. Si l’on pouvait comprendre qu’il suffit de cela pour aller à la rencontre des autres religions et aussi les autres confessions chrétiennes présentes tout près de nous. Puisse l’Esprit Saint nous mettre en marche! Léona