Témoignage complet de la communauté des sœurs aînées
L’hospitalité, notre communauté des seniors, à Chaville, la vit très souvent puisque, chaque année ou presque, depuis 2013, nous avons à accueillir de nouvelles arrivantes. Dernièrement, nous avons aussi accueilli la maman âgée d’une sœur, il nous faut nous ajuster et nous rendre très présentes à toutes ces personnes afin de leur faciliter l’adaptation.
La nouvelle arrivante doit d’abord s’habituer au cadre de vie : le Carmel Saint Joseph, au sein d’une structure collective. Ce cadre de vie comporte directeur, infirmière, aides-soignantes, personnel de service… toutes personnes qui veillent à la bonne marche de l’ensemble et aux besoins de chacune en particulier ; personnes avec lesquelles nous entretenons des rapports chaleureux ; ouverture sur l’extérieur qui nous évite d’être enfermées dans un cocon.
D’ailleurs, notre immeuble abrite aussi des locataires de races et de cultures différentes. Les rencontres au fil des jours, permettent de se connaître, d’entretenir des rapports amicaux et aussi des contacts intergénérationnels.
L’horaire du soir : repas à 18 H, demande, lui aussi une adaptation, car il situe les prières (oraison et vêpres), en fin d’après-midi. La veillée qui suit permet un choix libre de diverses activités : télévision, lectures, promenade etc. Dans la semaine, d’ailleurs, possibilité est donnée à toutes de participer à des ateliers de mémoire, de jeux, à écouter des contes, à voir des films…sans oublier la séance journalière d’épluchage de légumes qui en rassemble plusieurs dans un moment convivial ! (ou qui se voudrait tel !…)
L’office du matin, pour les plus vaillantes, a lieu avec la Fraternité, à la grande chapelle ; celui du soir, à notre oratoire. Conséquence de l’allongement de la vie, nos voix -même à 80 ans- ne sont pas chevrotantes et permettent un office qui se tient !
La gymnastique douce du lundi matin, nous fait travailler les muscles et nous maintient en forme, malgré l’âge ou les difficultés de santé.
Il y a aussi la marche, bienfaisante pour toutes. Route plate sur le haut du coteau pour celles qui ont des difficultés ; descente (et remontée) en pente douce pour la plupart ; descente raide et remontée en zigs-zags pour les plus aguerries.
La personne qui arrive peut se trouver un peu « perdue » au début ; elle va vite se sentir à l’aise parce que les personnes accueillies qui la précèdent sont devenues des accueillantes ! Ceci requiert – et c’est notre cas- que les personnes accueillantes soient en nombre suffisant et assez « valides » pour être capables de s’investir dans l’accueil.
Et si, par exemple, l’impatience guette l’une ou l’autre, face à la personne malade qui la poursuit de ses questions indéfiniment répétées, il faut fuir et laisser la place aux autres qui prendront le relais.
Finalement, qu’est-ce que l’hospitalité – celle de Jésus à laquelle il nous faut tendre- sinon la présence de tout l’être à une autre présence ? Dans la Bible, celle d’Abraham à ses trois visiteurs, celle de Marie à Dieu dans son Fiat, cette de Marthe et de Marie à Jésus… Dans nos oraisons, l’hospitalité est présence à Dieu qui veut faire en nous sa demeure, dans nos vies elle est présence à nos frères en qui Dieu est aussi présent.
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