Un titre Jusqu’à la tendresse cohabitant étrangement avec un sous-titre glacial En mission derrière le rideau de fer : voilà ce qui nous est proposé par Noël Choux, prêtre de la Mission de France, en couverture de son livre.
Ouvrage très particulier : écrit sous forme de roman, il est rempli d’allusions à un parcours personnel,tout en étant lié à des événements méconnus, vécus par l’Église de France et celle de l’Église tchèque.
Dans un long prologue, nous suivons le cheminement de la vocation sacerdotale de Robert ainsi que son enracinement rural et familial dans sa Bourgogne natale. Les débuts de sa vie de prêtre-ouvrier relatent les partages avec ses collègues et avec l’équipe des autres prêtres au travail sur les chantiers et dans les usines.
Arrive le thème promis par le sous-titre En mission derrière le rideau de fer avec la proposition que fait un prêtre âgé à Robert de continuer à sa place les voyages en Tchécoslovaquie, et d’y rencontrer des prêtres ordonnés clandestinement, et cela dans le plus grand secret.
L’ambiance devient digne d’un roman d’espionnage, avec les précautions prises pour rencontrer les prêtres et parfois les célébrations avec leurs familles associées à cette aventure dangereuse.
Viennent ensuite les effets de la chute du mur de Berlin en 1989 et la « Révolution de velours » en Tchécoslovaquie. Robert est chargé de suivre la réintégration des 300 prêtres et de les accompagner vers un statut officiel. Nous suivons aussi les étapes de nominations d’évêques.
Nous saurons faire la part du romanesque, choix fait par Noël Choux pour, comme il l’écrit lui-même «mettre en avant l’aventure incroyable et difficile de tous ces hommes » avant que tous les témoins disparaissent. Les récits des épreuves et de torture font frémir.
Dans l’épilogue, nous avons l’explication de la couverture du livre : grâce aux chrétiens tchèques, la foi de Robert a évolué et va passer d’un Christ libérateur des opprimés à un Dieu de tendresse.
Marie-Hélène Solau, Communauté de Bruxelles
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