Alors que l’on s’extasie sur des découvertes archéologiques (Afrique, Egypte)… sur des découvertes sur l’immensément grand (l’univers)….
Alors que beaucoup de jeunes et de moins jeunes se battent au péril de leur vie pour aller à l’école, pour apprendre à lire et à écrire, pour que la culture, l’éducation scolaire soient données à tous et toutes, en tout pays….
Alors qu’en 2014, le Prix Nobel de la Paix a été reçu par une jeune afghane, qui se bat pour que les filles de son pays, l’Afghanistan, reçoivent une éducation scolaire et a failli y perdre la vie ?
Tous ces exemples montrent que la culture a de l’importance, car elle permet d’apprendre pour mieux se rencontrer, se confronter, se connaître, se comprendre pour un vivre ensemble…
Du coup, je me pose une question : que signifie simplifier notre orthographe ?
Car, simplifier des normes, des règles qui régissent l’orthographe, la manière d’écrire certains mots, mais pas d’autres, (je pense à l’utilisation de l’accent circonflexe ou du traits d’union… pour ne parler que d’eux…..) apporte de nouvelles règles, de nouvelles normes qui se rajoutent à celles existant déjà….. Donc, ajoute plus de confusion que de simplification…. car comment réécrire les œuvres passées, tout du moins dans les manuels scolaires…. Alors dans les bibliothèques…. ??
Donc comment s’y retrouver entre ce que j’apprends et ce que je vais lire dans d’autres livres non corrigés ? Alors quel est son sens aujourd’hui ?
N’oublions-nous pas, dans cette simplification, que notre orthographe s’est écrite sur de longs siècles, inscrivant en elle des cultures, des langues dites mortes aujourd’hui, mais qui donnent sens aux termes que nous utilisons tous les jours, qui écrivent encore aujourd’hui toute une histoire à travers un mot : les préfixes « ex et in », les mots se terminant par « logue » : logos en grec qui signifie : savoir, parole, connaissance sur … anthropologue, cardiologue, ………..
Et tant d’autres… Alors pourquoi aujourd’hui… ? Est-ce réellement pour plus de possibilité d’assimilation de la langue française et donc de rentrer toujours plus en contact avec l’autre ?
Car une autre de mes questions : allons-nous encore nous comprendre demain, quand chacun pourra choisir ou ne saura plus quoi choisir dans l’orthographe des mots… et donc écrire sa propre langue, car l’orthographe, l’écriture liées à la lecture permettent la communication.
Et ne parlez pas des SMS ayant déjà créé une écriture simplifiée pour une communication rapide mais entre gens qui se connaissent, qui ont le code. Les SMS ne permettent pas le développement de pensées, de la réflexion.
D’où si je ne comprends pas l’autre, je ne peux pas le rencontrer… je me sens écartée, rejetée… je suis seule : n’est-ce pas le premier pas vers une certaine violence, parce que je ne comprends pas, ni ne suis comprise…
Je gage alors que l’évolution de l’orthographe permettra plus de rencontre, d’échanges pour toujours plus apprendre de l’autre… de la richesse que l’autre porte en lui… mais la simplification est-ce un évolution ?
Je crois que les évolutions du langage, de la technologie….sont pour la rencontre, le dialogue. C’est cela la culture, celle qui nous permet de nous comprendre et de bâtir un vivre ensemble riche de nos échanges, de nos différences, … à travers le temps et l’espace.
Sr Dominique Raymond, communauté de Saint Martin
2 commentaires
La culture est ce qui se transmet. Mais nous assistons à sa dissolution, victime de sa propre modernité culturelle. Culte de l’immédiateté, de l’intéraction, sans trace d’efforts critiques. Le sensational, le rapide, le court est le nouveau format de la culture. La culture est devenue autonome, autosuffisante car les Ministères de l’Education et de la Culture s’affichent toujours en ‘condition première’, en dictature, en augmentant les nouveautés pour uniformiser une pensée unique, guidée par leur seul ego. Plus besoin de raisonner. La France se coupe de la fixité d’un contenu, de l’histoire totale. Tout est balayé pour recréer des équivalences et rendre la culture et la langue à notre portée. On nous présente seulement ce qui est audible et intéractif. Les autres successeurs seront soulagés car il n’y aura plus rien à transmettre. Tout sera stocké dans la mémoire informatique.
Ce n’est pas un échec collectif mais c’est le signe de notre progressive involution. La culture est la cause de notre dégénerescence. La déshumanisation commence par sa déculturation. On nous déshérite en disqualifiant l’auteur pour l’unité d’une culture pre-mâchée. On nous retire l’apprentissage pour former notre propre pensée. La culture s’est machinisée. Et nous avec. Il n’y a plus de distance.
Nous sommes son messager, son enième relais humain. L’humain est devenu un addict. Accros à son système de transmission.
La jeunesse est pauvre de tout ce qu’on ne lui a pas transmis. Elle ne comprend plus la richesse, la partie souterraine de l’histoire. Le langage est devenu inarticulé, incompréhensible. Notre chant humain se déverse sur un seul mode : la messagerie instantanée et son langage phonétique et ses émoticones 😉 ;(
Nous avons perdu la mémoire parce que la connaissance est sur le web, les enfants sont delivrés de la tâche pénible d’apprendre. Google et sa banque magistrale remplace tout. Les parents n’ont plus rien à enseigner. Par la grâce d’internet nous sommes dispensés de réfléchir. Par la téléphone portable nous sommes dispensés de faire travailler notre mémoire. Qui connait plus de 3 numéros de téléphones aujourd’hui? Tout est enregistré, sauvegardé, mâché, recraché à notre place. Il y a dix ans, nous pouvions nous souvenir d’un poème, de 10 numéros, d’adresses postales. Aujourd’hui en 2016, nous peinons avec nos mots de passe. On ne retient plus rien.
Moi la première.
Que nous restera-t-il lorsque nous serons privés de toutes nos facultés humaines? Si internet ne fonctionne plus…
On retournera à l’âge de pierre. Avec des bruits, de la violence car nous aurons peut être perdu le langage et l’héritage de notre humanité.
En trinquant ‘Whouiski » Rigolons un peu!!!
Si l’on en vient à écrire ce que l’on entend, comment pourrons-nous encore nous comprendre ? Car selon que l’on habite le nord, Paris, ou le sud, la prononciation est différente et l’orthographe qui en découle sera aussi différente : En Belgique, je boirai un wiski pendant que le parisien lira viski mais écrira ouiski, et que dans le sud, on sirotera toutes les façons un petit pastis ! Nous rencontrerons aussi des difficultés lorsque nous devrons lire le mot foré : s’agira-t-il d’une forêt, du verbe forer ou encore d’un foret ? J’ose croire que le nivellement de l’orthographe par le bas appauvrira non seulement l’orthographe, mais aussi le vocabulaire et donc, tout notre monde sémantique.
Cette proposition me fait penser à Babel : Dieu brouille la langue unique pour que les hommes ne se comprennent plus et il les disperse sur toute la surface de la terre … plus de communication possible !