MARIE est une figure incontournable du temps de l’Avent et de Noël… 8 Décembre… Annonce de sa Maternité… Nativité… Fuite en Egypte…

Tout semble si simple quand nous lisons les différents récits. Comme une histoire se déroulant selon un plan bien établi… .
Et pourtant… Les jours qui ont suivi l’Annonce de l’Ange ont-ils été si merveilleux et enchanteurs ? Cette jeune femme allait se retrouver bien seule avec, en elle, le Bébé annoncé ! Même un bébé venu de Dieu ! Il faudra un certain temps à Joseph pour laisser son amour dépasser la raison d’une Loi intransigeante. La jeune Marie allait ainsi subir les regards soupçonneux, les reproches, les moqueries des habitants de Nazareth qui la montreront du doigt !
MARIE et l’angoisse d’une femme-maman ou d’une maman-femme seule…

Comme ces milliers de femmes qui, aujourd’hui, doivent se battre tous les jours parce que le compagnon ou le mari est parti les laissant seules avec un ou deux petits… Divorcées, mamans célibataires, elles se lèvent chaque matin en puisant dans leur tendresse, leur ténacité, le courage de faire face, seules , aux multiples tâches et tracas de la vie.. Les décisions à prendre sans retard, les choix difficiles, les factures, les contacts avec l’Ecole, la froideur des Administrations, le médecin, le départ précipité pour le travail en découvrant que la voiture ou le chauffage sont en panne !!!
Tous ces soucis que nous connaissons bien, avec en plus, le découragement et l’angoisse de devoir tout gérer, toutes seules… Mais elles savent qu’elles n’ont pas le choix. Elles doivent tenir et avancer, même si le fardeau est lourd à porter parfois. Elles portent tous ces soucis de la vie car elles aiment leurs petits. Ces enfants qui sont pourtant la trace d’un amour qui les a réunis un instant : elle et l’homme qui s’en est allé un jour pour ne plus revenir…
Ces Mamans sont des FEMMES !
Leur cœur est en exil. Qui souffre parfois d’être seul. Un cœur qui doit faire le deuil d’un amour cassé. Si parfois le soir, elles se laissent aller à pleurer de lassitude, de solitude, là tête enfouie dans l’unique oreiller du lit, si leurs larmes laissent couler le rimmel qui embellissait leurs yeux, elles se lèveront encore au petit matin. Puis un autre et un autre encore. Elles se feront belles à nouveau devant leur miroir. Parce qu’elles savent qu’il n’est pas bon de se laisser aller ! Parce qu’elles ne doivent jamais oublier qu’elles sont des Femmes. Que la source de leur amour n’est pas tarie…
Vous savez ? Je crois que MARIE a beaucoup de Tendresse pour ces Femmes. Ces « mamans-femmes » ! Celles qui n’ont pas un « Joseph » pour continuer avec elles leur route maternelle ! Parce que Marie a connu elle aussi- peut-être ? sûrement  ? – leur détresse. Quelques temps du moins….

Alors, elle sourit affectueusement lorsqu’elle voit une fillette s’approcher de sa maman bien seule pour lui murmurer avec un gros câlin:
« Maman… Moi je t’aime ! »

Texte : Jean Bosset d’après Mt 1, 18-24
Illustrations : Aude de Kerangué