Il y avait beaucoup de monde sur la colline où 3 Croix étaient dressées ce Vendredi là dans l’après midi… Il n’y avait pas grand monde dans le Jardin au matin de Pâques. Quelques femmes venues prendre soin du corps de Jésus au tombeau..

La Foi des Chrétiens? Une pierre roulée, un corps absent, et quelques uns qui affirment et témoignent que Jésus est Vivant. Ressuscité…

Le premier signe du Ressuscité est une parole familière pour une femme: « Mariam ! » … « Jésus, je sais que c’est toi… ! » Et puis une visite amicale pour rassurer ses amis désorientés, enfermés peureusement dans la maison… »Avez-vous quelque chose à manger ???  »

On ne sait pas grand chose de plus, sinon quelques pages d’Evangile.

Pourtant, depuis plus de 2000 ans, des Chrétiens se rassemblent, disent ou chantent: ‘Nous croyons en Jésus Ressuscité »….  Pas de preuves. Seulement des « signes » et la confiance de ceux et celles qui ont « cru sans voir vu… ». Des Chrétiens, des Croyants souvent hésitants qui ouvrent un Evangile « à 4 voix » pour y trouver et partager une Parole, des croyants qui font « Mémoire du Geste de Jésus partageant pour eux le Pain : La nourriture de leur Foi. « C’est mon Corps, c’est ma Vie, c’est Moi… ». Des croyants formant une Eglise fragile, invitée à semer dans la Terre des Hommes, mille gestes pour faire apparaître au grand jour la Bonne Nouvelle de Dieu: la présence du Royaume, ce grand Projet d’Amour pour lequel Jésus a donné sa Vie…

Des gestes ? Tout aussi discrets que celui de Simon de Cyrène aidant à porter la Croix!, pour aider, soutenir, encourager ceux qui n’en peuvent plus d’être humiliés, violentés, bafoués, abandonnés..

Des gestes ? Comme le geste de Véronique essuyant le Visage de Jésus dans la montée du Calvaire, comme le feront tant d’hommes et d femmes essuyant la bave ou les larmes de désespoir de ceux qu’Alzheimer a condamnés au silence et à l’oubli…

Des gestes ? Comme celui de Marie Madeleine prisonnière de l’image d’une vie gâchée qui a entendu un jour Quelqu’un affirmer devant tous ceux qui la regardaient de travers, qu’elle gardait un cœur bourré d’Amour et de Tendresse…

Des gestes comme celui de Marie, de Jean et quelques amis présents au pied de la Croix, comme ceux qui savent être là, en silence quand on a besoin d’eux. Pour que l’autre ne se sente plus seul quand vient le passage vers la mort…

Des gestes ? Comme celui de Joseph D’Arimathie qui aura le courage de braver les autorités pour exiger le droit de tout être à la dignité, le droit à être reconnu et respecté…

« Heureux ceux qui croiront sans avoir vu » dira Jésus. Et qui sauront le montrer par leur façon de vivre, de se rendre proches, attentifs, « serviteurs » !

Les Chrétiens ne « regrettent » pas la Présence de Jésus comme lorsqu’Il parcourait les routes de Palestine il y a 2000 ans. Pas de nostalgie stérile !

La RESURRECTION c’est maintenant. Et la meilleure façon pour les Chrétiens de dire  » Je crois en Jésus Ressuscité », c’est le témoignage de ceux et celles qui « relèvent les manches » et transforment le quotidien en lueurs d’Espoir ou d’Espérance !

« Je ne sais pas où on a mis Jésus ? » disait Marie devant le Tombeau vide… Parce que justement, il fallait chercher Jésus AILLEURS ! Il en a indiqué Lui-même le chemin ! .. « J’ai eu faim vous m’avez donné à manger ! J’étais en prison, découragé, j’avais besoin de quelqu’un qui se soucie de Moi et…vous étiez là !!! ». on ne peut être plus clair !

Pâques n’appartient pas aux Chrétiens ! Il est pour les « rebelles » qui n’acceptent pas de faire le dos rond en rêvant d’une Eternité meilleure !!!! Pâques est offert à ceux et celles qui acceptent de « RE-SUSCITER » !!!! C’est à dire de « SUSCITER » encore et encore, inlassablement, des occasions où les Hommes auront le goût de vivre debout, de ne pas se résigner, de parier sur l’Avenir, même s’ils sont fatigués..

Jésus Ressuscité a disparu à nos yeux, c’est vrai… Chrétiens, ne le mettons pas à nouveau dans le tombeau en refermant pieusement la pierre pour n’en faire qu’un souvenir de livre d’histoire !!!!

Texte : Jean Bosse
                                      Illustrations : Aude de Kerangué